Le tronçon entre le campus de Targa Ouzemour et Aïn Skhoun jusqu'à Taghrouith a, pourtant, fait l'objet de deux visites du wali qui a ordonné à l'entreprise de travailler même de nuit. Partir à Aïn Skhoun et Taghrouith n'est plus une simple affaire depuis plus d'un an. Autant pour les habitants de cette périphérie de Béjaïa que leurs visiteurs, les déplacements sont périlleux. Depuis que les travaux sont lancés sur l'axe routier principal, les déplacements sont devenus difficiles. Les habitants d'Aïn Skhoun et Taghrouith, deux grands quartiers de la périphérie de la ville de Béjaïa, ne sont pas au bout de leur peine. En effet, la colère monte. Depuis les dernières pluies, la situation de la route qui mène vers les milliers d'habitations est impraticable pour cause de travaux d'assainissement interminables, qui empêchent la collectivité locale d'intervenir pour le bitumage. Le tronçon entre le campus de Targa Ouzemour et Aïn Skhoun jusqu'à Taghouith a, pourtant, fait l'objet de deux visites du wali, qui a ordonné à l'entreprise de travailler même de nuit. Mais selon les citoyens de la région, «l'entreprise a joué le jeu juste le temps d'une semaine avant de renouer avec ses lenteurs». Des lenteurs qui trouvent leur raison d'être «dans les moyens de l'entreprise en charge des travaux», expliquent les habitants. «L'entreprise n'a pas assez de moyens, elle ne travaille pas la nuit. Elle réalise ses travaux très lentement, à raison de trois mètres par jour et des fois par deux jours», autant de reproches faits hier matin par les habitants qui endurent ladite situation depuis plus d'une année. «Le bon sens aurait voulu que l'entreprise intervienne par tronçon, or celle-ci a commencé par tout démolir laissant l'axe routier dans un état lamentable», s'indigne Riad Boudraâ, un habitant de la localité. «C'est à se demander comment une entr prise, qui n'a qu'un rétro-chargeur et quatre ouvriers, ait bénéficié de ce chantier de plusieurs milliards», s'interroge un autre habitant. L'inquiétude des parents est d'autant plus grande sachant que leurs enfants vont à l'école à pied. «Les transporteurs refusent d'emprunter cette route et même les livreurs de lait. Nous sommes isolés du monde», souligne Djamel Bouchaâra, président de l'association de Taghrouith. Même les propriétaires de véhicules hésitent à se rendre chez eux. Cet axe routier de 20 km est tel, qu'il faut vraiment oser pour l'emprunter. Le calvaire continue et la colère monte à Aïn Skhoun. La lenteur dans la réalisation des travaux empêche toute intervention des autorités de la commune. En effet, le bitumage de l'axe routier ne peut se faire sans l'achèvement total des travaux d'assainissement. A ce rythme, on est loin du compte et la saison des pluies ne fait qu'empirer la situation de plus en plus insupportable.