A Atika, âgée de 34 ans, originaire d'Oran a comparu, hier, devant la cour d'assises près du tribunal criminel de Constantine, pour répondre des chefs d'inculpation de tentative d'homicide volontaire. C'est avec des larmes que l'accusée, agent de police de son état, a tenté tant bien que mal de convaincre l'assistance judiciaire que l'acte commis à l'encontre de son frère, n'a jamais été intentionné. Les faits de cette affaire, qui a suscité une vive émotion au sein de la corporation sécuritaire, remontent, selon l'arrêt de renvoi, dont la lecture a été faite par le greffier, au 21 juin 2004 au commissariat central. Le frère de l'accusée s'y est rendu ce jour-là aux environs de 9 h 30 avec sa mère pour déposer plainte contre sa soeur (l'accusée), qui aurait selon ses dires, tenté de l'assassiner avec un couteau la veille, alors qu'il dormait dans sa chambre vers 2 heures du matin. C'est grâce à sa mère, dit-il, que le pire a été évité. Ayant pris connaissance de l'arrivée de ses proches, l'accusée ne put s'empêcher d'aller voir de quoi il retournait. C'est là, qu'une «forte» altercation éclate entre le frère et la soeur qui s'est vite transformée en drame. Sous l'effet de la colère, la jeune agent de police a usé de son arme et a tiré cinq balles, dont l'une atteindra la victime au niveau du ventre le laissant par terre. Aussitôt l'accusée fut dessaisie de son arme et interpellée par ses confrères. La victime sera quant à elle, conduite au CHU. Le médecin légiste délivre un arrêt de travail à la victime d'une incapacité de 30 jours. L'enquête fera remarquer, suite aux témoignages des personnes présentes sur les lieux, que la victime a délibérément provoqué sa soeur en lui faisant subir insultes et châtiments et en la traitant de tous les noms devant ses collègues. L'enquête révélera que ce différend qui oppose l'accusée à la victime tourne autour du domicile familial que la victime voulait vendre. Le représentant du ministère public revient sur la gravité de l'acte. appelant à l'ordre que l'agent est censée apporter la sécurité et n'avait aucunement le droit d'utiliser son arme, encore moins à l'intérieur du commissariat. Dans son intervention, le représentant du parquet rejette la requalification des faits en coups et blessures en développant l'aspect «volontaire» de l'accusée. Il réclame une peine de 10 ans de réclusion criminelle. La défense, composée de trois avocats, s'est appuyée sur les conditions sociales vécues par sa cliente en faisant ressortir que l'accusée avait pris sa famille en charge après le décès du père. Elle a tenté par la suite de convaincre la cour de la bonne conduite de l'accusée et les sacrifices qu'elle a dû faire pour sa famille et ses proches. Après délibération, la cour rend son verdict. L'accusée ayant bénéficié de circonstances atténuantes sera condamnée à 5 ans de réclusion criminelle.