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«Nous avons toujours le choix...»
ENTRETIEN AVEC LE COMEDIEN VINCENT MARTINEZ
Publié dans L'Expression le 15 - 12 - 2004

C'est à Bousaâda, où le réalisateur Philippe Faucon achève de tourner cette semaine son film Le Choix, que nous avons rencontré ce trublion campant le rôle du charismatique lieutenant Roque...
L'Expression: Tout d''abord, est-ce la première fois que vous venez en Algérie?
Vincent Martinez : C'est la première fois que je viens en Algérie. C'est aussi la première fois que je joue dans un film historique, en l'occurrence sur la guerre d'Algérie.
Parlez-nous un peu de ce film, le Choix...
Il a deux aspects. Le premier, historique, a pour contexte la guerre d'Algérie, le second, je le résumerai par cette interrogation: que feriez-vous si vous étiez enrôlé dans l'armée qui occupe votre pays? Que feriez-vous face à cette armée qui martyrise votre peuple? Un sujet qui peut interpeller beaucoup de monde, pas seulement les Français ou les Algériens. C'est une question intemporelle. Elle concerne tout le monde. De toute façon, on est concerné au même titre que les Algériens par rapport effectivement à ce qui s'est passé ici. On a une histoire plus que commune. Après, mis à part ce fait- là, moi je fais partie d'une génération. Je suis né en 1975, j'ai grandi avec des Maghrébins, des Portugais, des gens de toutes les nationalités. Je me sens Français évidemment, mais c'est loin pour ma génération. Je me sens concerné sans l'être vraiment. Je me sens concerné parce que c'est mon pays, mais je ne me sens coupable de rien. Maintenant, c'est intéressant d'en parler à ma génération pour l'éclairer sans nier que jusqu'à l'heure actuelle, cela a des résonances encore. De manière générale, c'est important d'en parler. Ce que j'ai remarqué, c'est qu'on en parle plus facilement en Algérie qu'en France, ce qui est normal puisqu'en Algérie, c'est une guerre glorieuse alors que pour la France, c'est une guerre obscure, taboue. C'est plus important d'en parler en France qu'en Algérie, je pense.
Pourriez-vous nous parler de votre rôle dans ce film?
Je joue le rôle du lieutenant Roque, qui est détaché dans un poste près d'un village, qui s'agrandit de plus en plus et qui est en train de ressembler à un bidonville tout doucement au fur et à mesure que les familles déplacées arrivent. J'ai 30 hommes sous mes ordres. Je suis quelqu'un de plutôt compréhensif en tout cas qui a compris que cette guerre était stupide et qu'elle menait nulle part. C'est quelqu'un d'ouvert, de cultivé, qui a fait des études. Ce n'est pas juste un militaire. C'est déjà un appelé. Il est gradé mais quand même appelé et puis il a une vision des choses ensuite non orthodoxe. C'est quelqu'un qui réfléchit et qui croit à l'indépendance de l'Algérie ensuite, il a 4 soldats algériens sous ses ordres. Ce ne sont pas des harkis mais des appelés, ce qui est quand-même une grande différence. Ils ne sont pas volontairement engagés auprès de la France. Ils ont été appelés au service. Le lieutenant sera compréhensif vis-à-vis d'eux et même lui, remet en question la raison de la présence de la France en Algérie. On va lui faire croire que ces quatre appellés sont déjà passés à l'ennemi, ce qu'il se refuse de croire.
Quel regard justement portez-vous, vous, sur ce lieutenant qui ne va pas changer de camp, mais sera traversé de doute?
Il reste fidèle à son pays. Il n'est pas en acte de subordination ni de désertion. Il a quand même une trentaine de personnes sous sa responsabilité. En fait, c'est leur mère, leur père, leur confident, leur médecin... Il est obligé de les consoler, d'écrire des lettres pour eux... L'histoire, c'est aussi raconter le quotidien de ces hommes perdus au milieu du «djebel». Ce qui m'a plu, c'est que ce n'est pas un film didactique, historique dans le sens où c'est fait, pour être montré dans les écoles, expliquer ce que c'était la guerre d'Algérie, non! Ça va bien plus loin que ça... En fait, la guerre d'Algérie, c'est un bon sujet à traiter, mais ce n'est pas le sujet central. Ce qui est d'abord important, c'est cette relation entre ces hommes. C'est cela qui m'a plu. Cela rend les choses universelles.
A travers ce titre, le Choix, on a l'impression finalement que le réalisateur a voulu démontrer que le choix n'est jamais facile, que ce soit du côté des Français ou des Algériens. Une belle leçon de tolérance...
Bien sûr, rien n'est blanc ni noir. Evidemment tout est gris et encore plus lorsqu'il s'agit de la guerre d'Algérie. Peut-être qu'il y a des gens qui ont fait le bon choix, d'autres le mauvais. Qui sommes-nous pour juger? Avaient-ils raison ou tort? Tout cela, ce sont de grandes questions. Moi, je ne me permettrai pas d'y répondre à la place des gens qui l'ont vécue. Parce que je n'ai pas vécu une situation pareille.
On n'a pas d'ailleurs la prétention, avec ce film, d'y répondre. Ce qui est important à retenir par rapport à cette guerre, c'est que cette dernière n'a pas été simple. Ni pour les uns ni pour les autres. Dans le sens où les camps n'étaient pas parfaitement établis.
En conclusion, que comprenez-vous à travers ce titre, le Choix?
Ce que j'entends, moi à travers ce titre? c'est qu'on a toujours le choix, justement et que personne ne peut décider à votre place. Vous pouvez vivre dans la pire dictature, personne ne viendra mettre un microprocesseur dans votre cerveau... le choix n'appartient qu'à vous, à personne d'autre. C'est ce qu'on appelle le libre-arbitre.


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