Plongée dans l'Algérie profonde Les «Merci Haddad, merci le FCE», fusaient de partout. Et pour cause, les habitants de cette wilaya où l'emploi est une denrée rare sont conscients de l'importance de cet événement qui peut changer le destin économique de toute une région. C'est en véritable «guest star» qu'a débarqué jeudi dernier Ali Haddad à Adrar. Un accueil royal a en effet été réservé au président du Forum des chefs d'entreprise (FCE) venu inaugurer une antenne locale de l'organisation qu'il préside. La fantasia, et surtout la ferveur populaire, était au rendez-vous pour ce premier bureau d'une organisation patronale dans le Grand Sud. Les «Merci Haddad, merci le FCE,» fusaient de partout. Et pour cause, les habitants de cette wilaya où l'emploi est une denrée rare sont conscients de l'importance de cet événement qui peut changer le destin économique de toute une région. La réunion avec les entrepreneurs locaux, qui a suivi cette inauguration, était l'occasion pour Haddad d'expliquer grandeur nature comment le FCE peut les aider à grandir et «franchir» les obstacles qui se présentent à eux. «Le forum est devenu une véritable force de proposition. A la fois, écouté et respecté par les autorités du pays et les partenaires internationaux de premier rang», a-t-il d'emblée lancé devant une assistance toute acquise. «Il sera une force supplémentaire pour la région qui en a tant besoin», a-t-il ajouté sous un tonnerre d'applaudissements. «Nous sommes là pour vous aider et surtout travailler ensemble pour le développement du pays. Nous avons une seule Algérie et nous allons nous battre pour elle», a-t-il soutenu avant de mettre en relief les fortes potentialités du Sud algérien qui restent malheureusement sous-exploitées. «L'attractivité du Sud algérien n'est plus à prouver. Des régions comme Adrar réunissent des potentialités sectorielles aussi stratégiques que complémentaires, tels que l'agriculture et l'énergie, le tourisme et la culture», a-t-il souligné. «Elles sont néanmoins mal exploitées. Nous voulons travailler avec vous pour développer ces potentialités!», a t-il poursuivi, avant de donner quelques pistes sur ce qui peut être fait avec cette nouvelle collaboration qui s'annonce comme une belle histoire d'amour. «Il nous appartient de voir comment développer un cluster sur une ou deux filières autour de technologies de pointe à même d'optimiser les rendements au regard des capacités agricoles et des disponibilités hydriques de son sous-sol», a-t-il donné comme exemple. «Et le tourisme peut, d'un autre côté, apporter sa pierre à l'édifice que nous construirons chaque jour», a-t-il affirmé. «Avec tout cela, n'oublions pas l'énergie! Adrar c'est aussi en effet un potentiel énergétique et minier considérable qui ne demande qu'à s'exprimer. Dans le secteur pétrolier et gazier certes, mais surtout dans le développement des énergies nouvelles et renouvelables, dans la promotion de l'efficacité énergétique pour le compte d'une transition progressive mais effective», a-t-il répliqué. «Comme vous le voyez, notre organisation - votre organisation - s'engage fortement, à vos côtés, sur des problématiques clés, et nous avons besoin de votre appui et de votre engagement à nos côtés», a-t-il insisté pour montrer que le FCE était là pour le bien du pays en général et de la région en particulier. Ali Haddad, dont la visite coïncide avec la semaine des Assises nationales de l'aménagement du territoire, a voulu mettre en relief la façon qui pourra mener le pays vers un développement équitable de toutes ses régions. C'est dans ce sens qu'il a soutenu qu'il ne peut y avoir de développement économique sans développement local. «Le temps est venu de faire exprimer les talents de tous les Algériens et Algériennes sans exception et pour l'Entreprise algérienne de devenir le puissant levier de la construction de cette nouvelle ère», a-t-il conclu son discours, avant de donner la parole à une assistance sous le charme qui n'a fait que réaffirmer la joie des habitants d'Adrar de voir que le patronat n'a pas perdu le... Sud. «On ne voyait le FCE qu'à la télévision. Là, il est venu chez nous. Cela me laisse confiant quant à l'avenir du pays en général et du Sud en particulier», a témoigné plein d'émotion un jeune entrepreneur «adrari» de 30 ans. Les présents dans la salle, tout comme le président du FCE, en ont profité pour saluer les efforts de celui qui est la «fourmi» du développement du FCE au Sud avec déjà des bureaux ouverts à Biskra et El Oued avant celui d'Adrar, à savoir Abdelmadjid Fechkeur, vice-président de la région sud. Cet enfant du Sud et son frère jumeau ont investi dans les quatre coins du Sahara, il a eu droit à une standing ovation à sa prise de parole. Tout comme bien sûr Ali Haddad et son vice-président Mohamed Baïri. En a peine une journée donc, le FCE aura réussi a conquérir le coeur des habitants d'Adrar. Même les «zaouaïas» dont regorge la région sont tombées sous le «charme». Elles ont insisté pour recevoir la délégation du FCE. Thé local, accolades et longues discussions étaient au rendez-vous avec les «cheikhs» qui ont donné leur «baraka»... 500 milliards de dinars ont déjà été proposés par des Saoudiens et Emiratis Le fonds «Jil FCE» intéresse les étrangers Le président du FCE Ali Haddad s'est livré, jeudi dernier à Adrar, au jeu des confidences concernant le fonds «Jil FCE». Le patron des patrons initiateur de ce fonds d'aide aux jeunes entrepreneurs a révélé que quand il a annoncé l'initiative, il avait pensé à verser lui-même le 1 milliard de dinars prévus initialement de peur de ne pas voir les membres de l'organisation qu'il dirige adhérer à l'idée. «Mais à peine deux heures après l'annonce de la mise en place de ce fonds, la somme a été amassée», a-t-il expliqué pour montrer l'importance que le patronat donne aux jeunes entrepreneurs. «En deux jours, on avait déjà atteint les 2 milliards de dinars. Et ce n'est pas fini, on prévoit d'atteindre 5 milliards de dinars», a-t-il ajouté fièrement. Ali Haddad a aussi révélé que sa belle initiative a dépassé les frontières. Des fonds d'investissement étrangers, européens et arabes, ont fait part de leur volonté de soutenir Jil FCE. «D'ailleurs, des Saoudiens et Emiratis, ont promis de le doter de 500 milliards DA ce qui permettra non seulement de financer les petites entreprises, mais également des grandes entreprises membres du Forum.» Ali Haddad annonce aussi que ce fonds doit entrer en vigueur à partir du mois de janvier prochain. «Il y a une commission qui travaille la-dessus. Elle doit définir les modalités d'attribution de ce fonds. Le compte bancaire va être domicilié à la Badr. Il sera ouvert à la fin janvier», a-t-il fait savoir. Jil FCE a donc de beaux jours devant lui...