Une autre victoire pour le peuple sahraoui Les «élus européens» ont adopté, jeudi, un amendement qui exhorte les Nations unies à doter la Minurso (Mission des Nations unies pour l'organisation d'un référendum au Sahara occidental) d'un mandat de surveillance des droits de l'homme. Un coup de tonnerre à Strasbourg qui a retenti à Dakhla où le Front Polisario tient son 14ème congrès. Les «élus européens» ont adopté, jeudi, un amendement qui exhorte les Nations unies à doter la Minurso (Mission des Nations unies pour l'organisation d'un référendum au Sahara occidental) d'un mandat de surveillance des droits de l'homme. A quatre mois du vote d'une nouvelle résolution sur le Sahara occidental par le Conseil de sécurité, le Parlement de Strasbourg remet sur le tapis les violations des droits de l'homme au Sahara occidental. Un dossier qui hante le pouvoir marocain qui a pu échapper in extremis à la correctionnelle. De nombreux rapports d'associations internationales (Fondation Kennedy, Amnesty international, Human Rights Watch...) de défense des droits de l'homme l'ont maintes fois épinglé sur le sujet alors que le représentant spécial de l'ONU sur la torture, Juan Mendez, avait fait état de cette pratique chez notre voisin de l'Ouest à la suite d'une visite qu'il y a effectué du 15 au 22 septembre 2012. L'amendement approuvé par le Parlement de Strasbourg dans le cadre de son rapport annuel 2014 sur les droits de l'homme et la démocratie dans le monde et sur la politique de l'Union européenne en la matière, vient donc de remuer le couteau dans la plaie. Du côté de Rabat ça doit grincer des dents. A Dakhla, le Front Polisario ajoute une corde à son arc. «Il s'agit d'une résolution très importante et pertinente qui vient d'être adoptée en fin d'année, pour dire à quel point la question du Sahara occidental a fait son chemin en Europe», a déclaré, Mohamed Sidati, le ministre sahraoui délégué pour l'Europe, en marge des travaux du 14ème congrès. «Le rapport est un message qui vient de l'Europe à l'endroit du Maroc qui lui rappelle que la légalité internationale ne peut pas être détournée et que les violations des droits de l'homme au Sahara occidental ne peuvent être indéfiniment tolérées», a souligné M. Sidati qui avait indiqué que le peuple sahraoui n'exclurait aucune option pour faire aboutir ses droits. «Si la Communauté internationale se déclare incapable de poursuivre son processus de paix, surtout de le mettre en oeuvre afin de permettre au peuple sahraoui d'exercer son droit inaliénable à l'autodétermination, le peuple sahraoui n'exclura aucune option et toutes les options sont sur la table», a affirmé le responsable sahraoui dans une déclaration à l'APS. Les déclarations se succèdent. Incisives. Offensives. Le président de la République sahraouie avait donné le «la». «La résistance en tant que moyen de combat et de lutte et une préparation permanente pour parer à toutes les éventualités, exigent de nous le renforcement de l'organisation politique et de rehausser de manière suivie la préparation de l'Armée de libération sahraouie», a souligné Mohamed Abdelaziz, dans son allocution d'ouverture des travaux du 14ème congrès du Front Polisario. Dans la foulée, le secrétaire général du Congrès national africain (ANC), première force politique d'Afrique du Sud a durci le ton. Il a annoncé le boycott des entreprises activant dans les territoires sahraouis occupés. «Nous nous attelons actuellement à recenser l'ensemble des entreprises étrangères impliquées avec l'occupant marocain dans l'exploitation des richesses du Sahara occidental», a indiqué Gwede Mantashe. «Nous allons organiser une campagne pour boycotter toutes ces entreprises qui activent au Sahara occidental occupé au mépris du droit international», a-t-il poursuivi. Hier, des parlementaires algériens ont rencontré une délégation de congressistes sahraouis des territoires occupés, composée de militants et de juristes à Dakhla (camps de réfugiés sahraouis), en marge des travaux de la 3ème journée du 14ème Congrès du Front Polisario. «Nous avons longuement écouté leurs témoignages, et nous étions terrifiés par la gravité des dépassements de l'occupant marocain en matière des droits de l'homme dans ces territoires», a déploré la vice-présidente du Groupe de Fraternité et d'amitié parlementaire avec le peuple sahraoui, Houria Rachid. Dakhla aura fait écho à Strasbourg. Trois nouvelles fosses communes découvertes dans les territoires sahraouis Trois nouvelles fosses communes ont été découvertes, récemment, dans les territoires sahraouis par des experts espagnols, a indiqué, jeudi à Dakhla (camps de réfugiés sahraouis), le président de l'Association des familles des prisonniers et disparus sahraouis (Afrapredesa), Omar Abdeslam. «Jusqu'à maintenant 10 personnes furent identifiées dans la première fosse», a déclaré le militant associatif tout en précisant que «la plus grande fosse contient les ossements de 60 victimes sahraouies enterrées vivantes».