L'adoption dudit projet de loi n'a visiblement rien changé à la détermination des formations de l'opposition. Le Parti des travailleurs (PT) et le Front pour la justice et le développement (FJD), notamment ont décidé de porter leur cause commune au coeur de la wilaya d'Annaba. Ainsi, le parti de Abdallah Djaballah a, lors d'un rassemblement populaire organisé samedi dernier à la Maison de jeunes 5 Juillet 1962, Lakhdar Benkhellaf, président du groupe parlementaire (FJD) a qualifié la loi de finances 2016 de «loi provocatrice et antisociale». Sur un ton dénonciateur, Lakhdar Benkhellaf a expliqué les retombées de la loi de finances 2016, notamment avec la dévaluation du dinar. «L'augmentation des tarifs des produits alimentaires ainsi que de l'électricité, du gaz et des carburants va porter le coup de grâce aux citoyens», a-t-il dit, en précisant que si aujourd'hui, l'Etat occulte cette vérité, demain les premières factures de l'année 2016 vont faire réagir le citoyen, car ces augmentations vont au-delà de son pouvoir d'achat. Et donc, c'est une hausse opérée à ses dépens. Selon le président du groupe parlementaire du FJD, cette loi de finances est une «provocation pure et simple de toutes les composantes du peuple algérien». Lors de son intervention, l'homme a mis en exergue l'instabilité du contexte social des Algériens. «La prise de telles dispositions ne fera que raviver la colère d'un front social de plus en plus fragile et impuissant», lance-t-il. L'intervenant n'a pas omis d'évoquer quelques articles de la loi, imprégnés de l'empreinte du patronat. Selon l'homme, ces articles 66 et 71 sentent «Bouchouareb et le Forum des chefs d'entreprises...», qualifiant de scandaleux les procédés adoptés par le gouvernement et ses alliés. «Ces articles sont dénués de toute légalité. Ils ont été plutôt promulgués en faveur des pirates hors-la-loi», a insisté Benkhellaf. S'indignant de la manière avec laquelle a été réintroduit l'article 71, abrogé, rappellera-t-il, par la commission des finances de l'APN. Donnant de plus amples explications sur les dispositions au sein de cet article relatif aux modalités de décrets d'ajustements... Une mesure qui est qualifiée par Benkhellaf d'anticonstitutionnelle, puisqu'elle vise à accaparer les prérogatives du président de la République. «Cette loi de la honte est une attaque aux fondements de l'Etat social, aux acquis du peuple et à la souveraineté de l'Algérie», a-t-il fait savoir. Cette attitude est aussi similaire à celle des militants du Parti des travailleurs (PT), présents en force à Annaba, pour manifester leur opposition à la loi de Finances 2016. Cette cause commune de deux partis de l'opposition a conduit le député du parti de Louisa Hanoune, Semaïn Kouadria, à observer un rassemblement au Théâtre régional d'Annaba, pour manifester l'opposition de son parti à la loi de finances 2016. Les manifestants, pancartes à la main, ont crié leur opposition à cette loi. Ils ont scandé: «Dégage», «Nous n'en voulons pas» (de la loi de finances Ndlr). Les militants du PT ont également entonné des slogans hostiles à Bahaeddine Tliba et à la chaîne de télévision Ennahar.