L'audiovisuel algérien privé entame sa troisième année depuis son lancement effectif en 2012. Depuis le lancement d'El Djazairia TV, d'Echourouk TV et d'Ennahar TV avant que n'arrivent plus d'une vingtaine de chaînes de télévisions privées. L'année 2016 sera-t-elle l'année du départ effectif de l'audiovisuel national privé. Pas sûr, puisque plusieurs chaînes privées continuent à travailler dans l'anarchie et la clandestinité. Sur le plan administratif, certaines chaînes demeurent dans le flou le plus total. D'autres ouvrent leur capital pour laisser entrer certains capitaux étrangers à la direction créatrice. L'année 2016, sera l'heure de la restructuration, l'heure des restrictions budgétaires. D'ailleurs, l'Eptv, qui demeure la télévision la plus dépensière en matière de ressources financières, a instruit ses employés de ne plus travailler avec d'autres télévisions privées sous peine d'être renvoyés. En effet, les télévisions privées qui investissent beaucoup dans le matériel, investissent rarement dans les ressources humaines. Aucun cameraman, aucun journaliste et aucun monteur n'ont été formés par les télévisions privées, c'est pourquoi beaucoup de chaînes privées débauchent des éléments des télévisions publiques. Beaucoup d'entre eux sont formés à l'école de Ouled Fayet ou encore dans des stages sur des télévisions étrangères et surtout européennes conventionnées avec l'Entv, comme France Télévisions, Radio Canada ou encore la Rtbf. Dans les années 2000, la chaîne Khalifa était composée essentiellement de techniciens de l'Entv, et même les journalistes était venus du paysage audiovisuel de la télévision publique. Seuls quelques journalistes était issus de la presse écrite. Aujourd'hui, c'est le même scénario qui se répète, les techniciens sont issus de la télévision publique et certains journalistes de télévision publique sont installés comme responsables sur de nombreuses télévisions privées. Ainsi Djamel Maâfa, P-DG de Dzair News est venu de la télévision, même chose pour Leila Bouzidi, la directrice de l'information de Echourouk News, elle est issue de la télévision publique. Les meilleurs éléments pour l'audiovisuel privé sont venus du secteur public, mais quelles retombées sur les télévisions privées pour des propriétaires qui n'ont pas de vision audiovisuelle à long terme? Même le président de l'Autorité de régulation de l'audiovisuel (Arav), Miloud Chorfi, s'est attelé en coordination avec l'instance qu'il dirige à l'élaboration des textes d'application pour la réglementation du secteur de l'audiovisuel qui connaît une «anarchie» dans sa gestion. M.Chorfi a souligné la nécessité de «mettre un terme à l'anarchie» qui caractérise la gestion des chaînes de télévision privées, précisant que l'instance qu'il préside s'attelait en coordination avec le ministère de la Communication à l'élaboration des textes d'application y afférents. Sur les 45 chaînes de télévisions privées qui diffusent leurs programmes en Algérie, seulement cinq sont autorisées. Les autres émettent à partir de l'étranger, a-t-il indiqué, insistant sur leur nécessaire réglementation pour les mettre en conformité avec le droit algérien. Un environnement à découvrir. [email protected]