«La propriété privée nous a rendus si stupides et si bornés qu'un objet n'est nôtre que lorsque nous le possédons.» Karl Marx Alors que l'autorité de régulation de l'audiovisuel algérien est sur le point d'être installée, le paysage audiovisuel national privé est secoué par une valse de départs et d'arrivées. Ainsi, le directeur de KBC (Khabar Broadcast Channel), Madani Ameur, a démissionné de son poste au moment où l'un des associés du groupe El Khabar, en l'occurrence Ali Djerri, vient d'être installé à la tête de la télévision d'El Khabar. Ce jeu de chaîne musicale, intervient alors que l'ancien responsable du Syndicat de la télévision publique, Djamel Maâfa, a été installé cette semaine comme premier directeur général de la chaîne d'information Dzair News, l'ex-Wiam TV qui appartenait au groupe Haddad. Djamel Maâfa est connu sur la place audiovisuelle algérienne comme un véritable professionnel. Il était apprécié, aussi bien des opérateurs privés, que des travailleurs de la télévision publique. Il a été longtemps journaliste du service d'information avant de se spécialiser dans l'économie et diriger une grande émission économique, mais aussi une grande émission sur la gestion administrative des walis. Cette proximité avec les responsables des 48 wilayas et les responsables névralgiques de l'économie nationale lui a fait bâtir une bonne réputation et fait de lui un très bon communicant. Djamel Maâfa a été plusieurs fois pressenti pour occuper le poste de DG de l'Entv. C'était notamment le cas avant l'arrivée de M. Khelladi à la tête de la télévision publique, mais voilà que le sort l'a emmené à une télévision privée algérienne. Dzair TV News a pour objectif de rattraper le retard de l'information dans le paysage audiovisuel algérien et surtout arriver à concurrencer les deux chaînes privées les plus libres sur le plan audiovisuel privé: Ennahar TV et Echourouk TV. De son côté, Madani Ameur, après une courte expérience à KBC, envisage de lancer sa propre chaîne de télévision privée, avec d'autres anciens cadres de la télévision, en l'occurrence son compère Saïd Oulmi et Mourad Chebine. Ce dernier serait sur le départ de la chaîne d'information arabe Sky News Arabic. Ce redéploiement des anciens cadres de l'Entv sur le champ audiovisuel privé démontre la difficulté des opérateurs des nouvelles chaînes privées algériennes à trouver des cadres spécialisés en audiovisuel sur le marché du travail local. Le manque de vision, de créativité et surtout de perspectives, a amené les patrons des nouvelles chaînes de télévision, qui parfois ne connaissent rien à l'audiovisuel, à recourir aux cadres en déroute de l'Entv. Ceux-là même qui étaient critiqués pour leur travail de gestion et leur manque de liberté d'expression. Visiblement, les télévisions privées qui ont commencé à émettre avant même l'installation de l'autorité de régulation de l'audiovisuel activent sur un terrain flou et ne savent pas à quel saint se vouer. [email protected]