Millitant et homme de culture Deux ministres étaient présents à l'enterrement, à savoir Azeddine Mihoubi, ministre de la Culture et El Hadi Ould Ali, ministre de la Jeunesse et des Sports. Le chanteur kabyle Taleb Rabah, décédé avant-hier à l'âge de 85 ans, a été enterré hier dans son village natal Tizit, dans la commune d'Ililten, près de Aïn El Hammam au pied du majestueux Djurdjura. Deux ministres étaient présents à l'enterrement, à savoir Azeddine Mihoubi, ministre de la Culture et El Hadi Ould Ali, ministre de la Jeunesse et des Sports. Des chanteurs kabyles ont aussi rendu un dernier hommage à l'auteur de la célèbre: «A yaqjun, kecc d ahbib-iw». On peut citer entre autres: Farid Ferragui, Ouazib Mohand Améziane, Brahim Tayeb, Ali Ideflawen, Ali Méziane, etc. L'enterrement s'est déroulé également en présence de plusieurs centaines de fans de Taleb Rabah de tout âge. Les amoureux et les nostalgiques de la chanson kabyle ancienne, présents hier en nombre important au village Tizit, étaient tristes de perdre l'un des artistes qui a marqué son temps à une période où, dans la société kabyle, la chanson était considérée comme un grand tabou et celui qui osait braver l'interdit était vite montré du doigt. Mais la beauté de la musique et de la poésie employée par les chanteurs kabyles tels Chérif Kheddam, Slimane Azem, Youcef Abdjaoui, Salah Sadaoui, El Hasnaoui, Chikh Arab Bouyezgarène ainsi que Taleb Rabah bien sûr, ont vite fait de renverser la vapeur. Une véritable histoire d'amour naîtra alors entre les milliers de fans kabyles et leurs idoles, devenues rapidement des références dans la société. Et les gens, dans les cafés ou ailleurs dans les lieux publics n'hésitaient désormais plus à faire appel à des vers et à des citations extraites des chansons afin d'illustrer fièrement leurs propos. Et pour parler de la rareté de trouver des amis fidèles qui ne finiraient pas inéluctablement à passer à l'acte de trahison, les Kabyles n'hésitaient pas à rappeler la chanson fétiche chantée par Taleb Rabah et intitulée «Ayaqjun kecc d ahviv-iw».Taleb Rabah y conseille d'avoir comme ami le seul chien pour parer à tout risque de trahison car l'être humain n'est jamais à l'abri, contrairement à cet ami fidèle qui ne parle pas mais ne trahit point. Il y a lieu de rappeler qu'hier lors de l'enterrement, le ministre de la Culture a rappelé que la culture algérienne venait de perdre l'une de ses bougies en la personne de l'artiste Taleb Rabah. Le ministre de la Culture a rappelé également qu'en plus d'avoir été un important homme de culture, Taleb Rabah a assumé son devoir et ses responsabilités durant la guerre de Libération nationale. Taleb Rabah, pour rappel, était un militant de la Fédération de France du Front de libération nationale. Il a côtoyé un grand nombre de chanteurs kabyles, toutes générations confondues. Plusieurs hommages lui ont été rendus de son vivant, aussi bien par le mouvement associatif que par les autorités concernées, dont la direction de la culture de la wilaya de Tizi Ouzou.