«La généralisation de l'ordonnance électronique mettra à l'abri aussi bien le médecin traitant que le pharmacien servant tous les deux le patient», dira la secrétaire générale de l'Aspo. Les pharmaciens, affiliés à l'Association des pharmaciens d'Oran, Aspo, menacent formellement de rejeter les ordonnances manuellement écrites en ne servant pas les patients en quête de médicaments qui leur sont prescrits par leurs médecins traitants. Selon la secrétaire générale de l'Aspo, Maziz Nour El Houda, une telle menace sera mise à exécution dès le début de l'année prochaine, 2016. L'oratrice, qui a animé un point de presse hier à Oran, a indiqué que le «recours à un tel procédé est motivé par le retard accusé par le ministère de tutelle en n'optant pas pour la promulgation de la loi portant sur la nécessité de la prescription des médecins des ordonnances électroniques». «Nous avons pourtant tenu à informer le ministère de tutelle tout en exigeant de ses services de mettre en place un tel procédé, l'ordonnance médicale électronique», a-t-elle expliqué avant d'ajouter que «la généralisation d'un tel procédé, l'ordonnance électronique, mettra à l'abri aussi bien le médecin traitant que le pharmacien servant, tout en les préservant des risques lambda, ainsi que le patient». Les pharmaciens d'Oran (2 000 officines), ne comptent pas rester les bras croisés alors que la technologie de pointe connaît d'importantes avancées ces dernières années. «Pourquoi ne modernisons-nous pas le secteur?» s'est interrogé un autre pharmacien présent à la rencontre d'hier. Il explique que «ces ordonnances manuellement rédigées sont à la fois dépassées et souvent bourrées d'erreurs dont la responsabilité revient en premier lieu au médecin les ayant prescrites, avant d'atterrir sur les comptoirs des pharmacies pour servir le patient se présentant. L'enjeu n'est pas tellement grave. Le ministère de tutelle peut aisément remédier à une situation qui n'a pas lieu d'exister. La sécrétaire générale de l'Association des pharmaciens d'Oran, revenant sur son sujet, indique que «les ordonnances manuellement écrites par les médecins, deviennent de plus en plus incompréhensibles et illisibles». D'un ton ironisant, elle ira jusqu'à dire que «le vendeur ou encore le pharmacien passe des heures entières à décrypter l'écriture du médecin pour le seul but de satisfaire, sans nulle défaillance, le patient». Parfois, ajoute-t-elle d'un ton déplorant, «nous nous retrouvons dans l'obligation de prendre attache avec le médecin pour d'amples explications sur le médicament qu'il a prescrit». La conférencière, en citant plusieurs exemples concrets, dira que «la petite erreur dans la délivrance du médicament peut s'avérer fatale en provoquant des complications graves alors que le malade est censé être traité en se présentant dans les cabinets de médecins». «Le temps urge», a plaidé la sécrétaire générale de l'Aspo qui appelle par la même occasion le ministère de tutelle à «prendre ses dispositions dans l'accélération des démarches allant dans le sens de la mise de la technologie au profit de la médecine à commencer par la modernisation en priorité de la prescription de l'ordonnance médicale». La liste des défaillances auxquelles font face les pharmaciens est contre toute attente longue à énumérer comme la pénurie des médicaments dans leurs officines. La secrétaire générale de l'Association des pharmaciens d'Oran citera à titre d'exemple 28 médicaments en disette. Le Temgesic, cette morphine destinée à soulager un tant soit peu les grandes douleurs des cancéreux ayant atteint le stade final, a totalement disparu des étals. Cette pénurie coïncide avec la décision prise récemment par le ministère de la Santé et de la Réforme hospitalière interdisant l'importation de plus de 300 marques de médicaments expliquant une telle démarche qu'ils (médicaments interdits d'importation) sont produits localement sous forme de génériques.