La récurrence des fautes graves engendrées par la transcription manuscrite des ordonnances médicales qui sont délivrées par certains médecins, a été soulevée avec véhémence, hier, à Oran, lors d'une conférence de presse par Houda Maiziz, présidente de l'Association solidarité des pharmaciens organisés (Aspo) qui regroupe 4 000 pharmaciens de 28 wilayas du pays. "C'est un appel urgent que je lance aux pouvoirs publics pour rendre obligatoire l'informatisation des ordonnances médicales en vue d'éviter des erreurs humaines qui peuvent provoquer parfois la mort de patients, comme cela a été le cas au sud du pays suite à une ordonnance manuscrite mal rédigée par le médecin et mal déchiffrée par le pharmacien", a martelé l'intervenante. Un constat qui a été mis en évidence par la présidente de l'Aspo, qui a déclaré que des "actions radicales seront entamées à partir de 2016 pour traiter ce problème dangereux". Elle ne manquera pas de souligner que "des pharmaciens sont prêts à se mobiliser pour ne plus servir une ordonnance manuscrite". Dans le sillage de ses déclarations, la conférencière a affirmé que des problèmes liés à l'ordonnance manuscrite sont constamment enregistrés par les pharmaciens. Elle réclame dans ce contexte l'instauration d'un système d'informatisation de l'ordonnance médicale qui se fait "partout ailleurs sauf en Algérie". La présidente a encore abordé le sujet sensible de la rupture des médicaments dont plus de 30 médicaments vitaux sont actuellement introuvables dans les officines. "Ce sont les malades chroniques comme les cardiaques, les cancéreux, les insuffisants rénaux et les femmes atteintes de maladies de parturition qui font les frais de cet état de fait pénalisant", a-t-elle regretté. Continuant sur sa lancée, Mme Houda Maiziz a pointé un doigt accusateur vers des fournisseurs de médicaments du cabas qui se développe à la faveur de la rupture itérative des médicaments. "Les médicaments du cabas sont frauduleusement importés par des particuliers avec tous les risques que cela peut générer du fait que ce sont des médicaments de contrefaçon". M. Cherifi, vice-président de l'Aspo, parlera, quant à lui, de "réseaux qui se sont constitués pour importer des médicaments contrefaits qui présentent un réel danger pour la santé des malades". À ce sujet, la présidente de l'Aspo a annoncé la tenue, le 19 mars 2016 à Oran, d'un congrès international sur le fléau des médicaments du cabas. Le médicament générique a aussi occupé une place dans les discussions entre les journalistes et la présidente de l'Aspo qui a mis en cause les "hommes d'affaires qui n'ont rien à voir avec le médicament, d'avoir dérégulé le marché en imposant un diktat aux pharmaciens". "De nombreux grossistes de médicaments font dans la vente concomitante en obligeant les pharmaciens à prendre des produits arrivés presque à péremption avec les médicaments commandés", a ajouté, pour sa part, M. Cherifi. K. R-I.