Plus de 150 m�dicaments sont actuellement en rupture de stock. La liste y aff�rente, dont nous avons obtenu une copie en exclusivit�, se trouve chez Barkat, avons-nous appris de source s�re. Enqu�te de Fatma Haouari Cette p�nurie est la plus grave depuis quelques mois, puisque la liste des m�dicaments absents des �tals des officines s�est allong�e de plus de trente unit�s par rapport � celle rendue publique par le Syndicat national des pharmaciens d�officine (Snapo) en novembre dernier. Les nouvelles mesures prises de mani�re brutale en faveur du m�dicament g�n�rique, pour freiner les importations, vont, selon les professionnels, compliquer davantage la situation. Une vir�e dans les pharmacies permet d��tre fix� sur cet �tat de manque. Des m�dicaments n�cessaires m�me aux malades chroniques ne sont pas disponibles. Il est devenu courant de ne pas trouver des m�dicaments pourtant prescrits par les m�decins traitants. Les pharmaciens que nous avons approch�s nous ont tous confirm� cette r�alit�. Il y a un manque flagrant de certains m�dicaments, dont la liste ne cesse de s�allonger. Un pharmacien dont l�officine est implant�e � Alger-Centre nous a apport� ces quelques �clairages : �La p�nurie touche toutes les cat�gories de produits, des cortico�des injectables aux pommades ophtalmiques, en passant par les sirops antitussifs, les antibiotiques, les antihistaminiques d�hormones, les collutoires, les vitamines, les contraceptifs, dont les cons�quences sont d�sastreuses sur le planning familial, et m�me les couches-culottes pour adultes, c�d�es � 100 DA au prix de gros. Et la liste est longue !� A Bab-el-Oued, nous �tions �tonn�s de constater qu�une pharmacie ne disposait plus que de produits parapharmaceutiques et que les m�dicaments �taient d�sesp�r�ment absents. A peine quelques bo�tes tra�naient sur les �tals. Le propri�taire de l�officine nous a expliqu� qu�il avait du mal � s�approvisionner, faute d�argent. Il a incrimin�, � demi-mot, la Cnas, dans le le cadre du tiers-payant, pr�cisant qu�il y a des retards dans les remboursements. Beaucoup de patients sont oblig�s de faire la tourn�e des pharmacies pour compl�ter leur ordonnance et, souvent, ils se voient proposer des produits �quivalents. Ce qui ne doit pas se faire sans l�aval du m�decin traitant, car le pharmacien est cens� �tre un ex�cutant et non un praticien. La d�pendance de l�Alg�rie en mati�re de m�dicaments est effarante. Selon des statistiques officielles, en mati�re �d�importations alg�riennes de m�dicaments, en comparaison avec les trois autres pays d�Afrique du Nord ayant des niveaux de d�veloppement comparables, � savoir nos voisins du Maghreb et d�Egypte, notre pays est, de loin, l�importateur de m�dicaments le plus important dans la r�gion. Nos importations de m�dicaments repr�sentent pr�s de deux fois celles de l�Egypte, pays pourtant deux fois plus peupl�. Et les importations alg�riennes de m�dicaments sont trois fois plus importantes que celles de la Tunisie et quatre fois plus �lev�es que celles du Maroc�. �Nos fr�res tunisiens, selon l�OMS, sont ceux qui ont su le mieux g�rer leur march� dans la r�gion, en entreprenant de conditionner localement une bonne partie (plus de 40 % en 2002) des m�dicaments import�s.� Cette situation fait que l�Alg�rie est un march� extr�mement juteux. Et vu la sensibilit� du secteur, elle reste vuln�rable et subit un chantage d�s qu�un semblant d�organisation et de protection est instaur�. Nous avons appris, aupr�s d�un responsable en poste au minist�re de la Sant�, que �l�un des param�tres qui a perturb� le march� est le d�part de certains laboratoires �trangers, suite � l�adoption du tarif de r�f�rence en Alg�rie. Cela s�est fait de mani�re pr�cipit�e et discr�te. Ces laboratoires se sont retir�s sans tenir leurs engagements et en bafouant les r�gles les plus �l�mentaires qui consistent � passer le relais � d�autres laboratoires pour qu�il n�y ait pas de manque en produits pharmaceutiques�. Ce qui nous am�ne � dire que le march� national doit �tre prot�g�. Le cahier des charges impos� aux laboratoires �trangers devrait inclure des mesures de protection pour pr�munir le pays contre ces d�parts soudains. Ventes concomitantes et r�tention de stocks L�autre param�tre, et pas des moindres, est celui des ventes concomitantes, que des pharmaciens que nous avons approch�s ont d�nonc�es. Une pratique pourtant bannie mais qui est de mise. Ainsi, nous r�v�le un pharmacien, �ces jours-ci, un importateur m�a propos�, pour 100 000 DA, 10 bo�tes d'Accucheck, un m�dicament en rupture de stock, n�cessaire aux diab�tiques, 10 bo�tes de Lutenyl pour les femmes qui pr�sentent des cas de st�rilit� et de grossesse difficile, et 5 bo�tes d'un autre produit qui n�est pas demand�.� Une autre offre de vente concomitante est donn�e � titre d�exemple par le m�me pharmacien, li�e celle-l� � la rupture du Bactrim sirop (un sirop antibiotique pour enfants et nourrissons). Il s�agit d�un pack de �Cotrim srp (sirop) 10, Sert Durax 01, Kosma srp 03, Mtezol 1.25 srp, Syned srp, Pulmefor enfant srp 03, Pulmefor ad srp 03, Lapeti srp 03 Histon srp�. Il nous explique que �pour avoir 10 flacons de Bactrim srp (ici le Cotrim), qui est en rupture de stock actuellement, on doit prendre ces huit autres produits�. Et d�avouer, sur un ton d�pit� : �Je ne les connais m�me pas et on n'a m�me pas les dates de p�remption ; � la r�ception de la commande, on risque de d�couvrir que tous les produits sont en voie de p�remption. Le Diprost�ne, �galement en rupture de stock, est vendu en parall�le avec Elisor, � date de p�remption proche. Idem pour Sowel 2 et Sowel 5 (antid�presseurs tr�s puissants), propos�s avec toute la gamme de production �, poursuit notre interlocuteur. Et une pharmacienne de nous dire, sur un ton sarcastique : �Pour avoir les produits en rupture de stock, il va falloir pr�alablement les stocker. Il faut boycotter certains fournisseurs qui nous sugg�rent d�acheter ce qui ne marche pas pour avoir ce qui manque !� Belambri Messaoud, le pr�sident du Syndicat national des pharmaciens d�officine (Snapo), confirme cet �tat de fait : �Ce ph�nom�ne n'est pas nouveau, on a toujours v�cu avec ces pratiques. Mais depuis l'instauration de la liste de produits interdits � l'importation et les blocages op�r�s par l'ancien ministre de la Sant�, Amar Tou, sur la signature des programmes d'importation (juin 2008), mais aussi l�instauration du tarif de r�f�rence, nous assistons � des pratiques malsaines de la part de nombreux op�rateurs telles la r�tention de stocks et la vente concomitante. Ces pratiques deviennent courantes d�s qu�il y a une petite tension sur un produit. Il y a des op�rateurs qui sont actuellement tr�s connus pour ce genre de parades. Le march� est devenu totalement incontr�lable. Il y a des monopoles qui se sont institu�s �. Et le responsable syndical de poursuivre : �Pour revenir aux raisons de la p�nurie, nous en avions identifi� au niveau de notre syndicat, apr�s un travail d�analyse et d�investigation. Suite � l�interdiction de l�importation de certains produits, des producteurs nationaux n�ont pas �t� � la hauteur de leurs engagements et les quantit�s produites n�ont pas �t� suffisantes pour r�pondre � la demande nationale. Ces produits sont devenus introuvables ou soumis � des quotas. Il y a aussi cette histoire d�exclusivit�, pratique interdite, accord�e par des laboratoires internationaux � certains importateurs. Ces derniers se retrouvent avec un monopole, et ils en usent. Un autre type d�exclusivit� est pratiqu� par des grossistes ; ceux-ci se retrouvent seuls d�tenteurs de toute une cargaison de m�dicaments import�s, alors qu�ils sont dans l�incapacit� d�assurer une couverture nationale. Lorsque nous avons d�nonc� ces pratiques et ces p�nuries, nombreux sont ceux qui nous ont accus�s de mensonges ; mais gr�ce � notre insistance et aux nombreux rapports que nous avons envoy�s au minist�re, les gens ont fini par le reconna�tre. Nous pensons qu'il est anormal que l'Etat alloue les lignes de cr�dit et approuve les programmes d'importation, et qu�en contrepartie, de pareilles perturbations soient observ�es sur le march�. Il est inadmissible que l'enveloppe annuelle d'importation avoisine les 2 milliards de dollars et qu'on assiste � de pareilles p�nuries. L�Etat doit mettre en place des m�canismes de contr�le, de suivi et de r�gulation. Le march� du m�dicament a tellement �t� lib�ralis� qu'il est devenu pratiquement incontr�lable. Nous esp�rons r�ellement qu'il sera mis rapidement de l'ordre dans le secteur afin de mettre fin au diktat de ces op�rateurs. Le minist�re de la Sant� doit intervenir et prendre des mesures pour remettre de l'ordre. C'est l'appel que nous lan�ons.� Et de poursuivre en �voquant �la mise en place de commissions locales, un excellent moyen pour d�tecter et signaler rapidement toute anomalie pouvant toucher au secteur du m�dicament. Elles constitueront, en quelque sorte, des comit�s de veille�. Des d�faillances dans la distribution Le pr�sident du Snapo affirme que �les grossistes � l��chelle nationale sont tr�s mal r�partis. Il y a une grande concentration au niveau des grandes villes, plus de 120 � Constantine, le reste �tant concentr� � Alger et Oran�. �Il faut instaurer une carte nationale pour une meilleure r�partition de ces grossistes ; il y a des wilayas qui n�ont pas de grossistes, ce qui pose un probl�me d�approvisionnement �, a-t-il expliqu�. Et d�ajouter : �Pour l�importation, il faut que le syst�me actuel soit r�form� ; il faut que l�Etat d�veloppe un r�le de suivi, de contr�le et de r�gulation. Sans un suivi s�rieux, toutes les solutions seront vou�es � l��chec, et ce, quel que soit le budget allou� � l�importation ; on ne peut pas rester dans un syst�me trop lib�ralis�. Il faut aussi mettre de vrais professionnels au sein de ce secteur, quitte � les former � l��tranger. Le march� du m�dicament ne doit pas �tre ouvert � n�importe qui, c�est un march� sp�cifique qui demande une formation et des connaissances particuli�res. L�une des raisons principales de toute p�nurie reste la grande d�pendance de l�Alg�rie des produits d�importation et la faiblesse de l�industrie nationale.� Et d�expliquer : �Les meilleures estimations situent la valeur de la production locale du m�dicament � 30% du march�. Donc, toutes les solutions qui pourront �tre adopt�es aujourd�hui, mais qui ne visent pas � instaurer une industrie locale forte et stable, seront des solutions temporaires et qui ne mettront jamais notre pays � l�abri de pareilles ruptures. La vraie et seule solution, c�est l�industrie nationale. Seulement, elle doit �tre cadr�e, orient�e et assist�e. Une industrie locale forte prot�gera l�Alg�rie des p�nuries, et ouvrira des perspectives scientifiques et �conomiques tr�s importantes. La facture de l�importation sera diminu�e, les m�dicaments seront plus disponibles et plus accessibles. Il faut encourager cette production locale dans tous les sens : partenariat, investissement �tranger, aides aux investisseurs locaux, formation de pharmaciens industriels.� Mais il semblerait qu�il y ait un d�calage entre les diff�rents intervenants dans la cha�ne pharmaceutique. Absence de politique protectionniste Selon le Dr Nabil Mellah, DG des laboratoires Merinal et SG de l�Union nationale des op�rateurs de la pharmacie (Unop), �il existe trois types de rupture de stock : celle des produits import�s destin�s au march� officinal, celle des m�dicaments fabriqu�s localement et destin�s au march� officinal et, enfin, celle des produits hospitaliers�. Pour la premi�re cat�gorie, il apporte ces incriminations : �La r�glementation alg�rienne ne pr�voit pas de responsabilit� pharmaceutique li�e au titulaire de la d�cision d�enregistrement. En Europe, pour tout produit qui n�est pas fabriqu� dans l�espace de l�UE, le titulaire de l�autorisation de mise sur le march� doit �tre bas� en Europe m�me. Or, il se trouve que des soci�t�s bas�es un peu partout dans le monde sont titulaires de d�cisions d�enregistrement. Il faut savoir que le titulaire de la d�cision d�enregistrement (ou AMM) est responsable non seulement de la qualit� de ses produits, mais �galement de la disponibilit� de ces derniers !� En d�ajouter, concernant la multiplicit� des importateurs pour le m�me produit : �En Europe, le titulaire de l�enregistrement doit assumer la responsabilit� de l�importation du produit. Et pour cela, la r�glementation exige un seul importateur � savoir le titulaire de l�AMM, afin de bien identifier les responsabilit�s. En Alg�rie, nous pouvons retrouver quatre importateurs pour le m�me produit. Qui est alors responsable des stocks de s�curit� parmi ces quatre importateurs ?� Notre interlocuteur pointe du doigt une gestion anachronique des programmes d�importation du minist�re de la Sant� : �Il existe une �norme contradiction dans la gestion du MSPRH. En effet, la r�glementation exige la disponibilit� de trois mois de stock, tandis que le MSPRH ne signe d�avenant au programme d�importation qu�� l��puisement du programme initial. O� seraient donc les trois mois de stock dans ce cas-l� ?� Pour ce qui est des ruptures de stock des produits fabriqu�s localement, � savoir le m�dicament g�n�rique sur lequel Sa�d Barkat semble focaliser pour r�duire la facture des importations des m�dicaments (le m�dicament g�n�rique, est moins cher et plus abordable sur le march�, et en g�n�ral, il est inf�rieur de 20 � 40 % par rapport au princeps), le SG de l�Unop affirme que �l�industriel �volue dans un environnement fortement handicapant et ne permettant pas une parfaite ma�trise de sa logistique �. Et d��num�rer ces handicaps : �Lettre de cr�dit obligatoire pour l�achat des intrants, avec des banques publiques qui exigent quasiment 200 % de garanties pour la mise en place de lignes de cr�dit, d�lais de d�douanement, d�lais de traitement de certains dossiers au niveau du MSPRH, lettre de cr�dit (LC) obligatoire pour tout achat de pi�ce de rechange dont le prix est sup�rieur � 950 euros. Ainsi, si une pi�ce de 2 000 euros doit �tre command�e, les d�lais de r�ception, �tant donn� l�obligation de passer par la LC, sont d�au moins un mois, donc un mois de retard par rapport au programme de production. Ces d�lais, en transfert libre, passeraient � moins de 10 jours !� Et d�ajouter :�Il y a �galement les ruptures fr�quentes de r�actifs et la difficult� pour certains de nos adh�rents d'obtenir l�agr�ment du minist�re de l�Energie et des Mines, les difficult�s, aussi, dans l�achat des standards de r�f�rences, n�cessaires pour la lib�ration des produits. En outre, le service apr�s-vente des prestataires de l�industrie pharmaceutique est en de�� des exigences de ce secteur (absence de pi�ces d�tach�es, retards dans les qualifications, etc.� Notre interlocuteur cite �galement des lacunes dans la r�glementation et dans la circulation de l�information : �La r�glementation, sous d�autres cieux, responsabilise fortement le laboratoire titulaire de la d�cision d�enregistrement (DE) quant � la disponibilit� de ses produits. Or, en Alg�rie, le titulaire de la DE n�est pas bas� en Alg�rie le plus souvent et l�importateur n�a aucun poids face � la multinationale qui peut d�cider d�exp�dier ou pas un produit vers l�Alg�rie.� Et de poursuivre : �Je cite aussi l�absence de canevas de transmission d�information quant � la d�faillance d�un op�rateur. A l'exemple, un op�rateur se trouvant d�faillant n�informe pas le minist�re de la Sant� qui, m�me s�il est inform�, n�informe pas les autres laboratoires pouvant compenser la d�faillance de cet op�rateur. � Et d�assener : �Non seulement l�information n�est pas disponible, mais, en plus, elle ne circule pas !� Les causes de la p�nurie Pour ce qui est de la grave p�nurie qui s�vit actuellement, notre interlocuteur l�explique par �les d�cisions du minist�re de la Sant�. �Les programmes d�importation pour le vrac ont �t� remis aux op�rateurs fin f�vrier 2010, apr�s un retard de plus de deux mois comparativement aux importateurs. Cette situation a fait que de nombreux produits conditionn�s localement se sont retrouv�s en rupture, tandis que leurs concurrents (et donc plus co�teux pour l�Alg�rie) �taient import�s le plus normalement du monde.� Et de citer �galement �l�approximation dans le suivi de la mesure d�interdiction d�importation des produits fabriqu�s localement�, en soulignant que �l�Unop avait propos� au MSPRH de mettre en place un comit� de suivi de cette mesure afin d�anticiper au mieux les d�faillances des fabricants locaux qui pourraient �tre confront�s � des difficult�s, d�autant plus qu�ils ont eu la surprise de finir l�ann�e obligatoirement en LC�. Et d�ajouter : �Ce comit� aurait permis de voir venir les ruptures et de prendre des dispositions afin de les �viter, et d��viter ainsi au patient alg�rien un grand d�sarroi. Le MSPRH ne nous a pas suivis dans cette mesure et nous nous retrouvons dans une situation o� nous d�couvrons les ruptures au jour le jour.� Concernant les ruptures au niveau de la Pharmacie centrale des h�pitaux (PCH), le Dr Mellah �voque �la probl�matique de la LC obligatoire pour la PCH, tandis qu�elle se trouvait avec plus de 14 milliards de dinars de cr�ances aupr�s des h�pitaux�. Il soul�ve �galement l��cueil de �la gestion des donn�es et des consommations en concertation avec les h�pitaux et la PCH. Ceci est d�autant plus inqui�tant qu�avec la LC obligatoire, l�importation en urgence n�existe plus et les d�lais de r�alisation d�une op�ration d�importation en LC sont largement sup�rieurs � une op�ration en transfert libre. La PCH �volue �galement dans un environnement difficile ne permettant pas la parfaite ma�trise de sa cha�ne logistique (banques, douanes�), outre les tracasseries bureaucratiques�. Il conclut en soutenant que les solutions existent : �En mati�re de responsabilit� pharmaceutique pour tout produit non fabriqu� en Alg�rie, le titulaire de la d�cision d�enregistrement devrait �tre bas� en Alg�rie et �tre responsable non seulement de la qualit� du m�dicament mais aussi de sa disponibilit�.� Il pr�conise �galement la refonte de la r�glementation : �Il est imp�ratif d�introduire dans la r�glementation certains points concernant l�obligation d�avoir un approvisionnement r�gulier du march� et, en cas d�arr�t d�exploitation d�un produit par une multinationale, de veiller � ce que cette d�cision n�ait aucune incidence sur les patients alg�riens trait�s.� Les propositions de l�Unop Le Dr Mellah estime que �le minist�re, pour assurer une r�gulation du march�, doit disposer des donn�es, et � chaque fin de mois, tous les op�rateurs (fabricants, importateurs) doivent d�poser au MSPRH leurs �tats de ventes, de stocks et de commandes en cours. Une simple exploitation de ces donn�es permettrait l�anticipation des ruptures de stock possibles, sans oublier l�am�lioration de l�environnement de l�industriel alg�rien comme le bannissement de la bureaucratie, l�all�gement des proc�dures de d�douanement, de lettres de cr�dit, de financement des projets, ainsi que les facilitations bancaires, le r�glement du probl�me, sans oublier celui des produits dangereux. Mais le plus important, c�est notamment la concertation dans toute prise de d�cision �, en insistant sur le fait que �le secteur du m�dicament �tant tr�s sensible, toute d�cision peut �tre cr�atrice de ruptures dommageables, surtout et avant tout pour le patient�. En de rappeler que �l�Unop a d�j� propos� de mettre en place une concertation incluant les fabricants, les importateurs, le MSPRH, les pharmaciens, les h�pitaux, la PCH, les prescripteurs et les repr�sentants des malades afin de r�gler une fois pour toutes ce probl�me de ruptures�. L��thique, segment moral essentiel � toute profession, doit r�gner. Et notre interlocuteur reconna�t qu��effectivement, certains op�rateurs profitent de la situation en usant de pratiques ind�licates � et qu��il revient aux entreprises subissant ces dommages de le faire savoir � la tutelle afin de ne pas se retrouver dans une situation de rupture g�n�ratrice de d�rives�. C�est dire que la d�nonciation reste un bon moyen de d�busquer les acteurs malhonn�tes, pour peu que les langues se d�lient et qu�on se d�cide � prendre ses responsabilit�s et son courage � deux mains. Ne dit-on pas que le silence est une forme de complicit� ?