Entre le candidat du FFS, avec 255 élus et celui du FLN, avec 138 élus, le premier paraît partir avec une longueur d'avance. L'élection portant renouvellement partiel du Sénat, est fixée pour aujourd'hui. Les 839 grands élus, formant le collège électoral de la wilaya de Béjaïa, dont 43 siégeant à l'Assemblée populaire de wilaya (APW), sont appelés à choisir un nouveau sénateur qui remplacera M. Salah Derradji, sénateur FLN sortant. Cinq candidats sont en lice au niveau de la wilaya de Béjaïa. Il s'agit dans le détail d'Abdelhamid Merouani du FLN, Mohamed Bettache du FFS, Mouloud Deboub du RCD, Boussaâd Ibaliden, indépendant et Yacine Ramdani du MPA. Abdelhamid Merouani du FLN et Mouloud Deboub du RCD sont sortis des urnes après une première bataille interne des primaires, tandis que les trois autres candidats ont été désignés. Après près d'un mois d'une intense campagne, qui a vu les candidats sillonner les communes de la wilaya avec chacun ses arguments, la bataille s'annonce a priori rude entre deux principaux candidats, en l'occurrence celui du FLN et du FFS, au vu d'abord de l'ossature du premier, puis du nombre d'élus locaux du second. Entre le candidat du FFS, actuel président d'APW, avec 255 élus, celui du FLN, maire de Béjaïa avec 138 élus et à des degrés moindres celui du RCD, chef du groupe du parti à l'APW, la bataille se poursuivra jusqu'à l'ultime minute. Et si on se fie à la même logique arithmétique, le premier paraît partir avec une longueur d'avance sur ses deux autres prétendants, mais comme en politique on ne peut jurer d'avance, le suspense demeure entier quant à l'aboutissement de cette logique souvent contrariée sur le terrain glissant des tractations et des affinités, mais aussi de l'ossature. Le FFS part avec une gêne née pour l'essentiel des différentes crises qu'il a vécues au cours de ce mandat, soutiennent certains observateurs, tandis que le FLN garde une large sympathie avec les indépendants, forts de 250 voix, et les petites formations politiques dont les élus sont majoritairement issus des rangs du FLN, pour des raisons liées à la confection des listes électorales lors des précédentes élections locales. A ce titre, les analystes soulignent que la campagne du candidat FLN et la nostalgie peuvent les amener à regarder du côté de leur ex-parti politique. Le FLN reste également motivé par l'impératif de garder son siège au Sénat. Aussi, les positions du RCD et du MPA, qui ont chacun opté pour la présentation d'un candidat malgré le maigre espoir, notamment du candidat MPA et beaucoup moindre pour celui du RCD, accrédité certes de 141 voix, mais qui reste gêné par l'autre candidature du maire d'Ighrem, de la même tendance, il y a tout juste quelques mois. Ces trois candidatures ne sont pas sans enfler l'incertitude sur ce scrutin. De l'avis des observateurs, elles sont engagées dans un pari difficile mais pas impossible. Certains analystes avisés parlent d'une «candidature tactique», faisant souvent allusion à celle du RCD, à qui on prête tout juste l'intention d'éviter aux appareils d'éventuelles sollicitations, chose que les responsables du parti et le candidat lui-même ont souvent démentie. Les mêmes observateurs estiment que le candidat du MPA, qui part avec à peine avec 30 voix, s'engage dans une bataille loin d'être gagnée, quant au maire d'Ighrem, sous les couleurs neutres, le pari est déjà perdu, avancent encore les observateurs de la scène politique locale. Compte tenu des analyses des uns et des autres, la bataille sera plus que serrée entre le FLN et le FFS, dont la victoire dépendra certainement de leur capacité à ratisser large, au-delà de leur famille politique. Ce sera à qui fera rallier le maximum de voix à sa cause. Reste la grande énigme de l'abstention. A ce sujet, les candidats en lice n'ont pas cessé de rappeler aux élus locaux la nécessité de s'impliquer, mettant en avant une logistique à même de convaincre les réticents à se déplacer aujourd'hui au siège de la wilaya pour glisser leurs bulletins de vote.