Le groupe islamiste Boko Haram a attaqué une ville-clé du nord-est du Nigeria dimanche soir, ont déclaré des habitants, à quelques jours de la fin du délai que s'est fixé le président Muhammadu Buhari pour vaincre l'insurrection. Des combattants de Boko Haram ont envahi Jiddari Polo, une localité située dans les faubourgs de Maiduguri, la capitale de l'Etat de Borno (nord-est), aux environs de 18h30 (17h30 GMT), ouvrant le feu et déclenchant des explosifs. Il n'était pas possible dans l'immédiat de savoir si l'attaque du groupe affilié à l'Etat islamique avait fait des victimes. «Nous devons attendre jusqu'au matin pour avoir une idée des conséquences de l'attaque, qui s'est produite dans l'obscurité», a précisé un membre d'une milice d'autodéfense qui assiste l'armée, Babakura Kolo. L'armée nigériane a riposté aux insurgés avec des tirs d'artillerie, forçant les islamistes de Boko Haram à battre en retraite. «Nous venions juste de finir la prière du soir à la mosquée quand nous avons commencé à entendre des tirs d'artillerie et des coups de feu», a déclaré un habitant, Shehu Mala. «Tous les habitants du quartier ont fui leurs maisons vers d'autres parties de la ville», a-t-il continué. Boko Haram a tenté à plusieurs reprises de reconquérir la ville de Maiduguri, berceau de Boko Haram régulièrement frappé par les attentats-suicides et raids meurtriers des insurgés, depuis qu'ils en ont été chassés il y a trois ans. Cette nouvelle attaque est survenue quelques jours après que le président Muhammadu Buhari eut affirmé que la guerre contre Boko Haram avait «techniquement» été gagnée et à moins d'une semaine de la date-limite du 31 décembre qu'il a lui-même fixée pour venir à bout de ce groupe jihadiste. Les forces de sécurité nigérianes sont parvenues à reprendre des territoires à Boko Haram, mais les attaques menées ces derniers jours par les jihadistes, qui continuent de régulièrement prendre pour cibles des villages reculés, viennent remettre en question l'affirmation de M. Buhari. Vendredi soir, les islamistes, arrivés à vélo, ont investi le village de Kimba, dans l'Etat de Borno. Ils ont ouvert le feu sur les villageois et incendié leurs maisons, tuant au moins 14 personnes et en blessant plusieurs autres.