La paralysie a toutes les chances de se poursuivre aujourd'hui Avec tous les désagréments que cela suppose pour les usagers du rail, surtout qu'aujourd'hui est le jour de la reprise des cours dans les établissements des secteurs de l'Education nationale et de l'enseignement supérieur. La première semaine ouvrable ou, du moins, ses premiers jours, de la nouvelle année risque d'être perturbée pour les nombreux usagers du rail à travers le pays. Et sérieusement puisque l'objet de la perturbation est la grève nationale que les mécaniciens (conducteurs) de la Sntf ont brusquement déclenchée mercredi dernier. Et qu'ils continuaient à observer hier. Paralysant, de ce fait, tout le trafic, qu'il soit de marchandises ou de voyageurs, sur l'ensemble du réseau ferroviaire national. Une paralysie qui, en l'absence d'un accord entre la direction générale et les grévistes, a toutes les chances de se poursuivre aujourd'hui. Et dans les prochains jours. Avec tous les désagréments que cela suppose pour les usagers, de plus en plus nombreux, de ce moyen de transport. Surtout qu'aujourd'hui est le jour de la reprise des cours dans les établissements des secteurs de l'Education nationale et de l'enseignement supérieur. Des désagréments qui affecteront également l'économie nationale: une bonne partie du transport des produits miniers, industriels et commerciaux se faisant, en effet, par la voie ferroviaire. Ce qui n'en souligne que plus la nécessité d'arriver au plus vite à trouver une solution à ce conflit brusquement survenu. Selon nombre de sources, les mécaniciens ont, en effet, décidé du déclenchement de leur action de protestation après qu'ils eurent appris la mort, le jour d'avant, soit le mardi 29 décembre, d'un des leurs dans une collision entre le train desservant la wilaya de Béjaïa, qu'il conduisait et un camion qui traversait un passage à niveau non gardé dans la commune d'Akbou. Une raison, grave il faut le dire, qui a tout l'air de n'être qu'apparente du mécontentement de cette frange importante de la grande famille des cheminots. Et ce, comme tend à le confirmer la plate-forme de revendications de 15 points qu'ils ont présentée au DG de la Sntf. Une plate-forme qui, pour certaines sources, est l'expression évidente d'un ras-le-bol des mécaniciens devant la non-prise en charge sérieuse et définitive des problèmes qu'ils n'ont de cesse de porter à la connaissance de la direction générale de leur entreprise. Parmi lesquels, ceux de sécurité, notamment ceux induits par l'existence, sur nombre de lignes du réseau, d'un grand nombre de passages à niveau non gardés, figurent en bonne place. Alors que pour d'autres (sources), le déclenchement de cette grève, que Yacine Bendjaballah, le DG de la Sntf, considère comme «illégale», est la conséquence d'un conflit intra-syndical pour le contrôle du syndicat de l'entreprise; un syndicat affilié à l'Ugta et dépendant de la Fédération nationale des travailleurs des transports (Fntt) de celle-ci. Pour le premier responsable de la Sntf, c'est ce conflit qui est à l'origine de la poursuite de la grève en cours: une des parties aspirant au contrôle du syndicat ayant, a-t-il déclaré à des médias nationaux, rejeté le communiqué que la direction générale de la Sntf a signé avec la Fntt, «(son) seul interlocuteur légal», a-t-il précisé, par lequel «elle a fait part de son intention de prendre en charge les revendications qui lui ont été soumises par les grévistes». Pis encore, selon Yacine Bendjaballah, ces derniers, comme pour souligner leur non-reconnaissance de la représentativité de la Fntt «ont transmis leurs revendications à des députés pour qu'ils les soumettent directement au ministre des Transports». Des faits qui, pour nombre d'observateurs de la scène politico-syndicale nationale, augurent de journées à venir, difficiles, pour les usagers du rail. Pour nous en tenir à eux seulement. Et là, il est utile de rappeler que toutes nos tentatives pour entrer en contact avec l'ensemble des protagonistes de ces faits ainsi qu'avec les responsables de la Sntf et ceux de la Fntt, pour obtenir de plus amples et de plus récentes informations sur leur évolution et perspective, sont demeurées vaines...