Les trois opérateurs préfèrent rester prudents et écartent une éventuelle baisse des prix. L'explosion du marché du mobile ces trois dernières années a favorisé la chute vertigineuse des prix des puces et à la révision des tarifs de communication. Il a, par ailleurs, ouvert le champ à une concurrence loyale et saine entre les trois opérateurs de la téléphonie mobile. Cette première et très jeune expérience a été jugée «très satisfaisante» , par Amar Tou, le ministre des Postes et des Technologies de l'information de la Communication. Ce constat a été étayé par un chiffre «clé». En effet 4,327 millions c'est le nombre d'abonnés à la téléphonie mobile en Algérie. «Un chiffre qui dépasse d'un million nos prévisions pour cette année», précise le ministre. «Il traduit néanmoins l'essor que connaît ce secteur», ajoute-t-il en marge de la journée d'étude sur «la tarification des télécommunications pour le grand public en Algérie», organisée hier au siège de la tutelle. Les trois opérateurs qui partagent le marché local sont appelés pour les prochaines années «à consolider leurs efforts, sinon à passer à la vitesse supérieure pour rendre cette technologie accessible à une tranche plus large de la population». «Nous prévoyons d'atteindre les 15 millions d'abonnés en 2010 et 23 millions en 2015» insiste Amar Tou. Un marché certes juteux pour les opérateurs de la téléphonie mobile mais qui exigent d'eux une meilleure organisation, sinon une parfaite maîtrise de l'offre et de la demande. Notons que la législation algérienne fixe à trois les licences octroyées aux opérateurs du mobile. Autrement dit, Mobilis, Orascom et El Wataniya auront, pour plusieurs années encore, un contrôle absolu sur un marché très fécond. «Nous ne voyons pas l'utilité d'ouvrir le marché à un quatrième opérateur, nous sommes déjà très en avance sur les pays voisins», de l'avis de Amar Tou. En termes de parts de marché, l'opérateur égyptien arrive en tête avec plus de trois millions d'abonnés. Leader incontesté, Orascom est plus que décidé à faire durer sa politique concurrentielle, sans pour autant faire dans «le copiage». «Ce n'est pas parce qu'un concurrent casse les prix que nous devrions agir de la sorte», «atteindre les 5 millions d'abonnés c'est parfait, mais encore faut-il avoir un réseau assez développé à même de supporter une demande de plus en plus importante». En Algérie, on n'en est pas encore là, fait savoir Mme Lamia Rouaz, représentante de cette boîte de télécommunication. Pour notre interlocutrice, «il s'agit de trouver le juste milieu pour assurer un service performant aux abonnés». Pour l'opérateur historique qui a innové ces deux derniers mois, en permettant, pour la première fois en Algérie, l'accès gratuit aux services de la téléphonie mobile, il serait très peu prudent de réviser encore une fois à la baisse les tarifs de communication. «Nous préférons attendre», s'est contenté de dire M.Belkadi, le directeur de Mobilis. Qui assure que le défi d'atteindre le 1 millionième abonné sera tenu. Même si jusqu'à hier, le chiffre avoisinait les 957.000 abonnés. Concernant Wataniya, M.Amar Tou a qualifié de «positive» son intrusion dans le marché algérien. «J'estime que l'opérateur koweïtien a fait de bons choix pour fidéliser sa clientèle et conquérir une part du marché face à une concurrence rude», précise-t-il. Le téléphone fixe ne devra pas être en marge de ces progrès, ont insisté les intervenants dans ce séminaire. A ce sujet, nous apprenons que déjà, sept opérateurs ont retiré le cahier des charges en réponse à l'appel d'offres d'ouverture du marché lancé au début de ce mois. Un deuxième du genre. Il convient de rappeler que le premier a été sanctionné par un échec cuisant. «Nous avons eu le temps de rectifier les lacunes et corriger les erreurs», précise M.Benfodil, le directeur de l'Arpt qui affirme l'élargissement de l'offre aux appels locaux; la première offre concernait uniquement l'international et l'interurbain. Le nom de l'opérateur sera connu, selon la même source, la mi-janvier. Enfin, M.Benfodil a insisté sur le fait que l'Arpt est appelée à jouer un rôle de plus en plus complexe avec l'ouverture du marché, spécialement en matière de contrôle des prix et des services proposés aux clients.