Mené tambour battant par les pouvoirs publics, en vue d'absorber le fort taux de chômage et de développer le secteur de l'agriculture, le Plan national de développement agricole et rural (Pndar) fait l'objet de moult malversations. Au détriment des contrées enclavées qui voyaient en ce programme une aubaine, des réseaux maffieux dont les tentacules s'étendent à l'intérieur même de l'administration locale font main basse sur le budget destiné au bien-être du citoyen. C'est ce qui ressort du communiqué de la Gendarmerie nationale rendu public, hier, et faisant état d'un grave préjudice au Trésor public. D'après la même source, une aide de 111.892.794,00 DA (plus de 11 milliards de centimes) accordée par la Banque de l'agriculture et du développement rural (Badr) a été détournée récemment à Biskra par ses bénéficiaires composés en majorité d'agriculteurs et d'entrepreneurs. Le pot aux roses a été découvert par les éléments de la Gendarmerie nationale, au terme d'une enquête diligentée à la suite d'une plainte déposée par la Badr de Biskra. L'enquête a permis de découvrir que ces agriculteurs ont réalisé des travaux non conformes aux exigences des cahiers des charges, principale condition de cette aide financière. Ils ont également usé de fausses déclarations sur les procès-verbaux de constatation et ce, avec la complicité d'autres personnes, ajoute la même source. Ce qui conforte la thèse de complicités au sein des différents services intervenant dans le processus d'octroi des aides financières. Ce groupe de faussaires appréhendé est composé de treize personnes. Il a été présenté le 14 décembre dernier devant le procureur de la République près le tribunal de Biskra pour «détournement de deniers publics et faux et usage de faux», indique le communiqué de la Gendarmerie nationale. Ce genre de dépassements gravissimes concernent-ils seulement la wilaya de Biskra ou, est-ce l'arbre qui cache la forêt? Tout porte à le croire du moment que des centaines de milliards de dinars sont débloquées par l'Etat dans le cadre du développement agricole et rural, sans que l'effort n'en soit ressenti sur le terrain. L'opacité dans l'affectation des aides est dans la plupart des cas, à l'origine de cette situation. Après ce scandale qui risque d'en révéler d'autres, que fera le ministère de l'Agriculture?