Le bureau politique met en garde contre les retombées de la LF 2016 qui porte en elle les germes d'une déstabilisation sociale. Le bureau politique de Talaiou El-Hourriyet, conteste à travers son communiqué sanctionnant la réunion de son bureau politique, «le processus auquel a obéi la révision constitutionnelle du fait notamment de l' illégitimité et de la non-représentativité du Parlement qui est appelé à l'avaliser (...), du fait que le Conseil constitutionnel dont il est attendu qu'il confirme sa régularité n'est qu'une institution aux ordres et sans liberté de décision». Malgré toutes les précédentes promesses qui se sont révélées «trompeuses», il est noté que «ce projet n'introduit aucune transformation sérieuse et crédible dans la nature personnalisée, autocratique et totalitaire du système politique imposé au pays». «Dans un contexte marqué par l'impasse politique totale à laquelle est confronté le pays (...), l'illégitimité des institutions et l'accaparement du centre de la décision nationale de la part des forces extraconstitutionnelles, ce projet occulte ces périls qui pèsent sur la stabilité et la pérennité de l'Etat national et augure de leur aggravation au prix d'une fragilisation et d'une déstabilisation accrues de l'Etat national», lit-on également sur le même document. Ce projet, souligne-t-on «répond plus aux intérêts étroits du régime politique en place et à son souci obsessionnel d'assurer sa survie qu'à l'aspiration des citoyens à la modernisation du système politique national...». En conséquence, le bureau politique a conclu que «ledit projet s'inscrit dans la logique de la fuite en avant (...), et que, de ce fait, il n'apporte en rien la réponse attendue à la crise de régime dans laquelle le pays se trouve et dont il continuera à subir les effets les plus dommageables». Dans ce contexte, Ali Benflis réitère sa position: «Toute solution sérieuse, durable et crédible de cette crise de régime passera par une élection présidentielle anticipée qui sera supervisée et gérée par une véritable commission indépendante chargée de la conduite de l'intégralité des processus électoraux et non pas seulement de leur surveillance inopérante et fictive». Sur le plan économique, Talaiou El-Hourriyet regrette la signature et l'entrée en vigueur de la loi de finances 2016 malgré la réprobation et les mises en doute dont elle a fait l'objet tant de la part de l'opposition nationale que des experts nationaux quant à son caractère inique, diviseur et inadapté...». La LF2016 «n'est aucunement à la hauteur de la gravité des enjeux induits par la situation d'extrême acuité dans laquelle se retrouve l'économie nationale». Au plan social, ils ont relevé plusieurs facteurs de «détérioration d'un contexte social déjà fortement dégradé et tendu»:, «le fardeau injustement partagé de la riposte à la crise économique, la complaisance manifeste du régime envers ses clientèles économiques et les bénéficiaires privilégiés de la rente, les mesures d'austérité prises de manière sélective et discriminatoire constituent autant d'ingrédients d'une implosion sociale». Enfin, le bureau politique met en garde contre l'approche strictement comptable de la LF2016 qui porte en elle «les germes d'une déstabilisation sociale du pays du fait de la chute brutale du pouvoir d'achat, du rétrécissement du marché de l'emploi et du gel ou de l'abandon des projets affectant directement les conditions de vie quotidiennes des citoyennes et des citoyens».