«L'Histoire montre qu'une puissante dissuasion nucléaire est l'épée la plus forte pour déjouer les agressions étrangères», souligne le commentaire de Pyongyang. Le sort de Saddam Hussein en Irak et celui de Mouammar El Gueddafi en Libye montrent ce qui arrive lorsque des pays renoncent à leurs ambitions nucléaires, a déclaré vendredi la Corée du Nord, pour justifier son programme nucléaire militaire. Pyongyang estime que son récent essai nucléaire est «un grand événement» qui donne à la Corée du Nord une capacité de dissuasions suffisante pour protéger ses frontières contre toutes les forces hostiles, dont les Etats-Unis, déclare un commentaire publié par l'agence de presse officielle nord-coréenne KCNA. «L'Histoire montre qu'une puissante dissuasion nucléaire est l'épée la plus forte pour déjouer les agressions étrangères», souligne le commentaire. Pyongyang a effectué mercredi un nouvel essai nucléaire, le quatrième, et affirme qu'il s'agissait du test d'une bombe à hydrogène ou bombe H, technique qui permet de construire des engins beaucoup plus puissants que les bombes atomiques ou bombes A qu'a précédemment fait exploser la Corée du Nord. Beaucoup d'experts étrangers doutent que ce dernier essai ait été celui d'une bombe à hydrogène. La situation internationale actuelle ressemble à «la loi de la jungle» dans laquelle seuls les plus forts survivent, poursuit le commentaire de KCNA. «Le régime de Saddam Hussein en Irak et celui de Mouammar el Gueddafi n'ont pas pu échapper au destin de la destruction après avoir été privés des bases de leur développement nucléaire et avoir abandonné leurs programmes nucléaires avec leur propre accord», rappelle le texte. Le programme nucléaire irakien avait été abandonné par Saddam Hussein dans les années 1990 après la guerre du Golfe. Kadhafi avait annoncé en 2003, pour se rapprocher des Occidentaux, le démantèlement de ses programmes secrets d'armement. L'Irak a été envahi en 2003 par une coalition internationale menée par les Etats-Unis, et Saddam Hussein a été jugé et exécuté par pendaison en 2006. Kadhafi a été capturé et tué en 2011 après son renversement par une intervention militaire lancée par la France et la Grande-Bretagne pour soutenir une rébellion contre lui. «Tous deux avaient commis l'erreur de renoncer à leurs programmes nucléaires en cédant à la pression des Etats-Unis, enclins à orchestrer des changements de régime», déclare le commentaire officiel publié par KCNA. Demander à Pyongyang de renoncer à ses armes nucléaires, comme le font de nouveau l'ONU et les grandes puissances occidentales après le nouvel essai nord-coréen, est aussi vain que «souhaiter de voir le ciel tomber», ajoute l'agence officielle qui déclare que le pays tout entier est fier de «sa bombe H, instrument de justice». La Corée du Nord a rendu publique hier une vidéo censée représenter un nouvel essai de missile balistique tiré depuis un sous-marin (SLBM), trois jours après avoir annoncé l'explosion de la bombe à hydrogène. La vidéo non datée, diffusée par la télévision officielle de Pyongyang, montre le numéro un nord-coréen Kim Jong-Un à bord d'un navire militaire, en manteau d'hiver et chapeau, en train de regarder un missile qui perce la surface de la mer verticalement et commence à s'élever après la mise à feu de son moteur. La vidéo montre ensuite un missile s'élevant en altitude entre les nuages. Des médias sud-coréens ont laissé entendre que la nouvelle vidéo était en fait un montage combinant des séquences du troisième test de SLBM de la Corée du Nord, effectué en décembre 2015 en mer du Japon, et, pour les images de missile entre les nuages, d'un test de missile Scud effectué en 2014. Des responsables militaires sud-coréens affirment que Pyongyang continue à mener activement le développement de missiles lancés par sous-marin, une technique qui, si elle était maîtrisée, porterait à un nouveau niveau, la menace nucléaire nord-coréenne. Le développement de missiles balistiques, comme les activités nucléaires à visée militaire, sont interdites à la Corée du Nord par plusieurs résolutions du Conseil de sécurité des Nations unies.