Le Conseil de sécurité des Nations unies se réunit en urgence mercredi pour des consultations sur de nouvelles sanctions contre la Corée du Nord suite à l'annonce de son premier essai "réussi" de bombe à hydrogène. La réunion a été demandée par les Etats-Unis et le Japon et elle prendra la forme de consultations à huis clos entre les 15 pays membres, a précisé la porte-parole de la mission américaine auprès de l'ONU, Hagar Chemali. La porte-parole n'a pas précisé l'horaire de la séance du Conseil, qui commence généralement ses travaux à partir de 10H00 (14H00 GMT). La Corée du Nord a affirmé avoir mené mercredi son premier essai "réussi" de bombe à hydrogène, une revendication qui décuplerait, si elle était vérifiée, les enjeux autour du programme nucléaire nord-coréen. S'il est confirmé que la Corée du Nord a effectué un essai de bombe à hydrogène, il s'agira d'une "violation évidente" des résolutions de l'ONU et d'un acte "profondément regrettable", selon Yukiya Amano, directeur de l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA). L'agence spécialisée de l'ONU exhorte Pyongyang à "mettre en oeuvre dans leur totalité toutes les résolutions du Conseil de sécurité de l'ONU et de l'AIEA". Plusieurs résolutions de l'organisation internationale avaient interdit à Pyongyang toute activité nucléaire ou liée à la technologie des missiles balistiques. Large condametion d'une "violation" des résolutions onusiennes Les condamnations internationales ne se sont pas faites attendre. La Corée du Sud et le Japon voisins ont dénoncé une "violation" flagrante des résolutions du Conseil de sécurité de l'ONU. Le ministre britannique des Affaires étrangères, Philip Hammond, a lui exprimé la condamnation du Royaume Uni "sans réserve", à ce qu'il a considéré comme "une provocation". La Russie, pour sa part, a dénoncé une "violation flagrante" du droit international, selon un communiqué du ministère des Affaires étrangères. Moscou avait auparavant qualifié les sanctions de contre productives. Même la Chine, fidèle alliée de la Corée du Nord, s'est dite "fermement opposée" à cet essai, et "exhorté instamment" Pyongyang "à tenir son engagement de dénucléarisation, et à s'abstenir de toute action qui aggraverait la situation". La France "condamne" l'essai réalisé par la Corée du Nord, une "violation inacceptable des résolutions du Conseil de sécurité" de l'ONU, selon la présidence. L'Union européenne a également dénoncé "une violation inacceptable" et une "menace" envers la sécurité de l'Asie du Nord-est, selon la chef de la diplomatie européenne, Federica Mogherini. Les Etats unis ont promis une réaction "appropriée" aux "provocations" de Pyongyang, tout en se disant incapable de confirmer qu'il s'agissait bien d'une bombe à hydrogène. Le président américain Barack Obama avait qualifié en 2014 la Corée du Nord "d'Etat paria" et promis des sanctions plus fermes en cas de nouvel essai. Un pied de nez à la communauté intérnationale S'il s'averait vrai, le premier test "réussi" de bombe à hydrogène ou bombe thermonucléaire de la Corée du Nord est intervenu un mois après que le dirigeant nord-coréen Kim Jong-Un, ait laissé entendre que son pays avait mis au point une bombe H. "Le premier essai de bombe à hydrogène de la République a été mené avec succès à 10H00" (01H30 GMT), a annoncé la télévision officielle nord-coréenne, précisant que l'engin était "miniaturisé". "Avec le succès parfait de notre bombe H historique, nous rejoignons les rangs des Etats nucléaires avancés", a souligné la télévision qui a montré des images de l'ordre signé de la main du dirigeant nord-coréen Kim Jong-Un, daté du 15 décembre, donnant le feu vert au test et accompagné d'une exhortation à entamer l'année 2016 au "son exaltant de la première explosion d'une bombe à hydrogène". La bombe thermonucléaire, utilise la technique de la fusion nucléaire et produit une explosion beaucoup plus puissante qu'une déflagration due à la fission, générée par les seuls uranium ou plutonium. Pyongyang a testé trois fois la bombe atomique A, qui utilise la seule fission, en 2006, 2009 et 2013, ce qui lui a valu plusieurs séries de sanctions de l'ONU.