Les révélations rapportées par notre journal ont précipité la chute du «doyen» des directeurs en Algérie. Le conseil d'administration de l'Enps (entreprise nationale des panneaux de signalisation, ex-Epsr), a décidé de relever de ses fonctions son P-DG, Belkaïdali Abdelhamid. C'est ce que nous apprenons de sources proches du gouvernement. Cette importante décision, comme nous l'annoncions dans une précédente édition, a été prise à la suite de la réunion du conseil d'administration ordonnée par la tutelle ministérielle. Si ce responsable a été «remercié», après avoir trôné à la tête de cette entreprise pendant plus de vingt ans, réalisant un record absolu en la circonstance, c'est que notre journal révélait en exclusivité, sous la plume de son premier responsable, une grave affaire de corruption mettant en cause directement M.Belkaïdali. Ce dernier, comme l'attestent les documents dont nous avons pu nous procurer des copies, a été invité et pris en charge en France, avec sa femme et sa fille, par une entreprise intéressée par l'achat de l'Enps, pourtant revendiquée par son propriétaire légitime, le moudjahid Ould El-Hocine. Le départ de Belkaïdali, apprend-on encore, a été suivi par la nomination de son adjoint à ce poste à titre intérimaire en attendant qu'un nouveau responsable soit nommé, ou même que l'entreprise en question soit restituée à son propriétaire légitime, détenteur d'un décision de justice abondant dans ce sens, rendue en 1997 par la chambre administrative près la Cour suprême. Selon les mêmes sources, un ancien responsable à Infrafer a été appelé pour rejoindre le conseil d'administration afin que le nombre de gestionnaires ne soit pas réduit. De mêmes sources, nous apprenons en outre que la tutelle n'aurait pas l'intention de s'arrêter là puisque une plainte en justice devrait être introduite afin de tirer au clair cette affaire de corruption. Il ne fait aucun doute, à la faveur de ces importants rebondissements, que la fin des intouchables, se concrétise de plus en plus en Algérie. Dans le même temps, il nous a été donné de constater qu'à la suite de la décision prise par le ministre délégué auprès du chef du gouvernement en charge de la Participation et de la Promotion de l'investissement, le nom de l'Enps a été retiré de la liste des entreprises publiques mises en vente sur le site Internet de cet organisme. La décision est intervenue, faut-il le rappeler, à la suite de l'opposition formulée par Ould El-Hocine dont la décision de justice rendue en sa faveur est définitive et exécutoire.