«Nous apportons un soutien aux réformes politiques engagées en Algérie par le président Abdelaziz Bouteflika» Cette réaction sera sans doute suivie par celles de la France et des Etats-Unis qui n'ont pas caché leur intérêt pour le processus de réformes engagé par le président. La révision constitutionnelle trouve en Allemagne de solides soutiens. La chancelière allemande, Mme Angela Merkel, a exprimé hier, son appui au processus de réformes politiques en Algérie engagées par le président Bouteflika. «Nous apportons un soutien aux réformes politiques engagées en Algérie par le président Abdelaziz Bouteflika, notamment le projet de révision de la Constitution», a déclaré Mme Merkel lors d'une conférence de presse animée conjointement avec le Premier ministre, Abdelmalek Sellal, en visite d'une journée à Berlin, à l'invitation de la chancelière allemande. De son côté le président du Bundestag, Norbert Lammert, s'est félicité hier à Berlin des amendements apportés à la Loi fondamentale du pays. Pareille déclaration vaut son pesant d'or, dans un contexte régional où l'ensemble des partenaires occidentaux attendent avec une certaine impatience l'aboutissement des réformes politiques en Algérie. Cette réaction sera sans doute suivie par celles de la France et des Etats-Unis qui n'ont pas caché leur intérêt pour le processus de réformes engagé par le président de la République en avril 2011. Ce soutien apporte plus de crédibilité au chantier présidentiel. Intervenant, avant-hier, en Conseil des ministres, le président de la République a pris la parole, histoire d'apporter sa propre appréciation après les multiples réactions suscitées par l'annonce du projet de révision de la Constitution. Le chef de l'Etat assure dans son intervention devant les ministres que le projet est certes le sien, mais il ne l'a pas conçu tout seul. Il a, à ce propos, rappelé que la révision de la Constitution a fait l'objet d'une large consultation. «J'ai tenu à associer toutes les bonnes volontés nationales, politiques et associatives», a affirmé le président de la République, comme pour se défendre de l'accusation qu'on colle à tous les présidents algériens, celle de se confectionner des Constitutions sur mesure. Ainsi, même si cette révision constitutionnelle «constitue le couronnement d'un vaste chantier de réformes politiques que j'ai lancé, il y a quelques années déjà», elle verse dans une logique politique qui transcende les considérations politiciennes. On aura donc compris des propos du chef de l'Etat que son souci n'était pas d'imposer quoi que ce soit à la scène politique, mais au contraire de donner à la nation, une Loi fondamentale qui rassemble l'ensemble des Algériens. Le président n'oublie pas de remercier «tous ceux qui ont accepté d'y apporter leur contribution, espérant qu'ils ont retrouvé dans ce texte une part substantielle des vues qu'ils ont formulées». En disant cela, Bouteflika est certain de la réponse positive des concernés, puisque les observateurs et autres constitutionnalistes ont noté les questions qui étaient en débat sur la scène nationale et s'étaient retrouvées dans la Constitution, à la seule exception de l'instance autonome d'organisation des élections. De fait, le président Bouteflika affirme avec une certaine aisance que «l'ambition que véhicule cette proposition de révision constitutionnelle est de doter le pays de normes rénovées et enrichies à même de codifier les progrès que notre pays aura à concrétiser dans les domaines politiques, économiques et de la gouvernance pour faire face aux défis de ce siècle». Rappelant l'oeuvre colossale de la génération qui a libéré le pays et mis les bases de la République, le président de la République a estimé que la nouvelle Constitution «répond aux défis actuels et balise la voie pour les générations montantes, afin que s'affirme chaque année davantage, une Algérie résolument vigilante pour son indépendance et sa souveraineté nationales». Une sorte de nouvelle déclaration de Novembre, mais cette fois pour l'instauration d'une démocratie véritable. L'allocution de Bouteflika intervenue à la veille de la réaction allemande, prend toute sa signification, après un début de succès international. A ce jeu, l'opposition n'a aucune chance.