Un espace démystifié intitulé Made in Algeria - Généalogie d'un territoire, cet événement se tiendra bientôt au Mucem, plus précisément du 19 janvier au 2 mai.Une expo à visiter absolument. Elle est présentée comme «la première exposition d'envergure jamais réalisée consacrée à la représentation d'un territoire: l'Algérie». intitulé Made in Algeria - Généalogie d'un territoire, cet événement se tiendra bientôt au Mucem, plus précisément du 19 janvier au 2 mai. Cette expo est le fruit d'une étroite collaboration entre l'Institut national d'histoire de l'art (Inha), la Bibliothèque nationale de France (BNF) et le Musée des civilisations de l'Europe et de la Méditerranée (Mucem). Elle consistera à rendre compte, par la mise en rapport d'oeuvres et de documents variés (cartes originales, peintures, photographies, films...), de la fabrique coloniale de l'Algérie par l'image et la carte. En effet, l'exposition réunit un ensemble de cartes, dessins, peintures, photographies, films et documents historiques, ainsi que des oeuvres d'artistes contemporains qui ont arpenté le territoire algérien. Près de 200 pièces sont présentées provenant des plus grands musées français et étrangers ainsi que des créations contemporaines inédites... Un ensemble de cartes originales, d'une qualité esthétique rare, et pour la première fois, sera montré au public. L'exposition propose un parcours chronologique qui permet de mieux appréhender la construction du territoire de l'Algérie, de la Renaissance à nos jours, tout en mettant en lumière le regard singulier des artistes contemporains, fait-on savoir. Elle montre comment l'invention cartographique a accompagné la conquête de l'Algérie et sa description. «Au-delà de l'intérêt topographique et de la beauté esthétique des cartes présentées dans l'exposition, la nécessité de rendre compte de la généalogie de cette aventure et de la subjectivité politique qui s'y est inscrite s'imposait», affirme-t-on. Et d'ajouter: «Made in Algeria, généalogie d'un territoire veut rendre compte, par les images, la cartographie et les relevés de terrain, de ce long et singulier processus qu'a été, à dire vrai, l'impossible conquête de l'Algérie. Les conflits même résiduels n'y ont jamais cessé durant toute la période de la colonisation. C'est une exposition dédiée à la représentation d'un pays et de sa terre, l'Algérie. Une tentative de mise à plat d'une aventure moderne qui a commencé il y a plus de deux siècles et dont les effets durent jusqu'à aujourd'hui». Et d'expliquer encore: «Lorsque les Français débarquent à Sidi-Ferruch en juin 1830, ils connaissent très mal le territoire de la Régence ottomane. Pour les Européens, seule compte la longue frange littorale. Ensuite, de la conquête d'Alger à la fin de la guerre contre Abd el-Kader, l'Algérie est le domaine des militaires. À mesure que l'armée d'Afrique conquiert le territoire algérien, l'imagerie ne va pas cesser de s'emparer des nombreuses expéditions façonnant une vision de ce territoire. Vision qui se développe par la suite, avec la forte symbolique des noms de lieux. Partout, et jusqu'à l'indépendance, vont se substituer aux noms autochtones des noms nouveaux donnés à des centres de colonisation ou à des villes algériennes rebaptisées». L'exposition qui se veut grande et dispatchée sur 12 salles se déclinera sur un long parcours. On citera par ordre de visite, vue de loin: un territoire vu du large avant 1830, vue de loin, vue de large, vue de loin, l'intérieur se précise, tracer le territoire: de la conquête à la colonisation; après 1830 (la prise d'Alger), tracer le territoire, avancer dans le territoire, tracer le territoire: occuper le territoire; capter l'Algérie: effacer pour contrôler, capter l'Algérie: la science au service de la colonisation; capter l'Algérien:traverser le Sahara; capter l'Algérie: la fabrique de l'Algérie; capter l'Algérie: la fin de l'Algérie française et enfin au plus près: l'Algérie après 1962. Un grand chemin à parcours en somme est cette grande exposition dont on sortira bien enrichi de notre histoire et peut-être même les enjeux stratégico-politique, qui ont au coeur de la guerre l'Algérie vue du point de vue spatial, sachant que les caches pour les moudjahidine étaient légion durant cette période. Aussi, les plans de secours d'Alger et ses environs étaient des éléments clés pour savoir s'échapper et se cacher de l'ennemi avec malice et combativité. Une très belle exposition qui en dira long en tout cas sur l'architecture d'un pays, sa façon de fonctionner et partant, de sa façon de penser. Notons que cette expo a comme commissaire Zahia Rahmani, et Jean-Yves Sarazin respectivement responsables du domaine Arts et mondialisation à l'Institut national d'histoire de l'art, et directeur du département des Cartes et plans de la Bibliothèque nationale de France. Parallèlement à cette exposition il est bon de signaler également qu'un programme culturel figure aussi au menu. Outre des conférences on notera la tenue du 26 au 28 février, d'un hommage à deux grandes figures historiques: le poète Kateb Yacine, dont l'oeuvre rejaillit à travers une création de Brigitte Fontaine et Frantz Fanon, figure majeure de la guerre de Libération nationale, auquels sont consacrées une projection et une rencontre. Enfin, le dimanche, cap sur le Sud algérien avec le film d'aventures Fort Saganne mais aussi une création spectacle (concert, lecture musique) rendant hommage à Kateb Yacine par Brigitte Fontaine. A ne pas rater pour ceux qui se trouveront là-bas! «Maghreb des livres» à Paris Des hommes de lettres et écrivains algériens participent La 22e édition du «Maghreb des livres» se tiendra les 13 et 14 février 2016 à Paris avec la participation de 120 auteurs et artistes du Maghreb arabe, d'Europe et du Canada. Plus d'une dizaine d'écrivains et hommes de lettres algériens dont les romanciers Maissa Bey, Anouar Benmalek et le penseur musulman Ghaleb Benchikh seront présents à cette rencontre qui met à l'honneur les Lettres marocaines. Lors de cette manifestation organisée par l'Association «Coup de soleil», un hommage sera rendu à la romancière algérienne Assia Djebar, à l'écrivain marocain Driss Cheraibi et à l'éditeur français et anticolonialiste François Maspero. La littérature algérienne était à l'honneur lors de la 19e session de ce salon qui attire chaque année près de 7000 visiteurs.