800 m². C'est la surface accordée par le Mucem à l'exposition «Made in Algeria, généalogie d'un territoire» qui aura lieu à Marseille du 20 janvier au 2 mai 2016. Cette initiative est le fruit de la collaboration entre le MUCEM (Musée des civilisations de l'Europe et de la Méditerranée), la Bibliothèque nationale de France (BNF) et l'Institut national d'histoire de l'art. Deux commissaires ont été choisis pour assurer la pleine réussite de cet événement très attendu. Il s'agit de Zahia Rahmani, responsable du domaine Arts et mondialisation à l'Institut national d'histoire de l'art, et de Jean-Yves Sarazin, directeur du département des cartes et plans de la Bibliothèque nationale de France. La scénographie a été réalisée par Cécile Degos. L'exposition «Made in Algeria, généalogie d'un territoire», première dans le genre, consacre entre autres : la représentation, comment l'invention cartographique a accompagné la conquête de l'Algérie et sa description. «Made in Algeria, généalogie d'un territoire» est composée d'un ensemble de cartes, dessins, peintures, photographies, films et documents historiques ainsi que des œuvres d'artistes contemporains qui ont arpenté le territoire algérien. Pas moins de 200 pièces empruntées à de grands musées français et étrangers dont : le Musée national des châteaux de Versaille et de Trianon, le Service historique de la Défense à Vincennes, le Musée de l'Armée, les Archives nationales d'outre-mer et les Archives du ministère des Affaires étrangères et du Développement international ; mais aussi le Greenwich National Maritime Museum de Londres et le musée Boucher-de-Perthes d'Abbeville ainsi que des créations contemporaines inédites… seront exposées. Un ensemble de cartes originales, d'une qualité esthétique rare selon les organisateurs, est pour la première fois montré au public. Un parcours en quatre temps C'est ainsi que l'exposition «Made in Algeria, généalogie d'un territoire» sera présentée au public. Les concepteurs de ce rendez-vous avec l'histoire ont choisi de remonter le territoire à travers quatre temps. Quatre points cruciaux dans l'expansion de l'Algérie et ce, bien avant la colonisation. On l'aura compris, il ne sera pas question uniquement et principalement de la guerre d'Algérie mais d'une halte dans un premier temps sur «Un territoire vu du large avant 1830». Ce premier arrêt donnera lieu ensuite à «Tracer le territoire» ou «De la conquête à la colonisation - Après 1830». Autre escale, autre chapitre, les visiteurs du MUCEM auront à «Capter l'Algérie - De l'excès de l'imagerie à la fin de l'Algérie française». Dernier temps et non des moindres, «Au plus près» donnera un aperçu de l'Algérie après 1962. L'exposition «Made in Algeria» invitera par ailleurs le public à découvrir et participer du 26 au 28 février et du 10 au 13 mars prochain à un espace de dialogue et de réflexion autour de ces moments historiques qu'ont été la conquête puis la colonisation de l'Algérie. Ainsi du 26 au 28 février, des hommages seront rendus à deux grandes figures historiques, en l'occurrence le poète et écrivain Kateb Yacine, dont l'œuvre rejaillit à travers une création de Brigitte Fontaine ainsi qu'à Frantz Fanon, figure majeure de la guerre de libération nationale. Une projection et une rencontre lui seront dédiées. Les 29 février, 2 et 3 mars, trois visites guidées et filmées de l'exposition «Made in Algeria», avec Zahia Rahmani et Jean-Yves Sarazin (commissaires de l'exposition), puis avec les artistes Katia Kameli et Zineb Sedira, et enfin avec Nadira Laggoune, commissaire d'exposition et critique d'art sont programmées. Du 10 au 13 mars, une série de trois conférences auront lieu autour de la question : comment les nouvelles techniques cartographiques permirent l'exploration, l'exploitation et la surveillance des terres et des peuples de l'Algérie coloniale. Cette série sera conclue par la projection de films algériens récents avec pour objectif ouvrir une fenêtre sur l'Algérie contemporaine. Mémoires croisées De mars jusqu'au 2 mai 2016. Entrée libre. En marge de l'exposition «Made in Algeria», se déroulera «Mémoires croisées». Il s'agit d'un concept fait de rencontres entre quelques chibanis (têtes blanches en arabe du Maghreb ou encore les ouvriers immigrés en retraite) d'Algérie vivant dans le quartier de Belsunce et un petit groupe de collégiens marseillais. Le but de cet espace est de parler des questions de migration, d'attachement au pays d'accueil, d'exil et de déracinement à partir d'une sélection de cartes et d'œuvres présentées dans l'exposition Made in Algeria. Ces rencontres seront enregistrées par Radio Grenouille puis diffusées dans un espace d'écoute installé dans le forum du Muceum à partir du mois de mars. Un colloque international sous la thématique «Explorer, conquérir et représenter un territoire» est également prévu au programme des activités initiées en marge de «Made In Algeria». Il aura lieu sous la direction scientifique de Zahia Rahmani et Jean-Yves Sarazin, les jeudi 31 mars et vendredi 1er avril 2016 au MUCEM.