L'accord entre Moscou et Damas sur le déploiement militaire russe en Syrie, où des dizaines d'avions de chasse russes effectuent des raids aériens, n'a aucune limite de temps, selon le texte officiel publié hier. Cet accord concernant la présence russe sur la base militaire de Hmeimim (ouest) a été signé à Damas le 26 août, plus d'un mois avant le début de l'intervention militaire contre, selon Moscou, le groupe jihadiste Etat islamique et les groupes terroristes opérant en Syrie. A l'époque, Moscou avait nié tout déploiement en cours malgré les informations sur un accroissement de l'activité dans le Bosphore par où transitaient des navires de guerre russes transportant militaires et matériel pour les acheminer vers le port syrien de Tartous où l'armée russe dispose d'installations logistiques. L'accord de sept pages donne toute latitude à l'armée russe pour déployer en Syrie les armes et les soldats qu'elle souhaite. Il stipule que «l'accord est conclu pour une période sans limite», ce qui ouvre théoriquement la voie à une présence militaire permanente dans le pays. Le président russe Vladimir Poutine avait indiqué que le déploiement des bombardiers et avions d'attaque au sol Soukhoï durerait aussi longtemps que l'exigerait l'intervention décidée à la demande de son homologue syrien Bachar al-Assad. Le président de la Commission des Affaires étrangères de la Douma (chambre basse du Parlement russe), Alexeï Pouchkov, avait pour sa part évoqué «trois à quatre mois» de raids effectués par la cinquantaine d'avions et d'hélicoptères russes.