Il aura suffi de quelques heures de pluie pour que les failles dans les travaux d'aménagement urbain et routier apparaissent au grand jour. Hier dans la matinée, la circulation était difficile à travers un grand nombre de communes y compris les chefs-lieux. Les travaux effectués ces dernières années sur les VRD (Voies et réseaux divers) montrent que la gestion des collectivités locales laisse à désirer. Ni les budgets conséquents ni les opérations Blanche Algérie n'ont été en mesure de modifier ce visage hideux qui revient chaque fois que des précipitations sont enregistrées. Une situation qui, au-delà de la traditionnelle énumération des lieux concernés, appellent des changements sur tous les plans. En effet, aujourd'hui, après plusieurs années, il devient évident que la gestion des collectivités locales n'est pas une question d'argent. Du moins en grande partie. Le constat est d'autant plus corroboré car les eaux pluviales qui se sont abattues hier dans la nuit ont trouvé des caniveaux, des ponts et des voies, mais toutes les issues étaient hélas obstruées ou mal placées. Les chefs-lieux et les places des villages étaient inondés à cause des travaux non ou mal effectués. Les services concernés dans les communes comme les comités de villages, en grande partie, ne se soucient plus de ce volet. D'où la responsabilité partagée. Jusqu'à midi, dans beaucoup d'endroits, la circulation restait encore difficile. La difficulté a concerné également le chef-lieu de wilaya. Beaucoup d'artères de la ville de Tizi Ouzou étaient impraticables à cause des eaux qui demeuraient encore sous forme de nappes ou des résidus d'ordures traînées par les flux et qui n'ont pas trouvé de voies d'évacuation. Toutefois, il convient de relever un détail important, à savoir que la partie la plus touchée est incontestablement la Nouvelle Ville. Il convient également de préciser que la situation n'était pas causée par des projets non achevés. Pis encore, la qualité du travail est derrière cela. Beaucoup de chaussées refaites en bitume se sont retrouvées sans nouveaux caniveaux, alors que les anciens ont été obstrués par les gravats. Par ailleurs, la situation vécue hier matin ne soulève pas uniquement la responsabilité des élus et des services concernés. Aujourd'hui, beaucoup estiment qu'il y a un véritable laisser-aller des populations. Jadis, les travaux de ce genre étaient effectués, chaque année, avant la saison des pluies, par les villageois eux-mêmes. Avant les premières pluies, toutes les voies étaient ouvertes et nettoyées. Les villages n'ont jamais enregistré d'inondations. Ce n'est qu'après les années 1990 avec l'avènement des partis politiques qui s'engageaient lors des campagnes électorales à effectuer ces travaux. Des promesses jamais ou rarement tenues après l'installation des exécutifs. Des années ont passé et l'on constate aujourd'hui que les collectivités locales n'ont ni préservé l'ancienne gestion ni accédé à la gestion moderne. Les populations, comptant sur les élus abandonnent peu à peu l'organisation villageoise alors que les élus eux attendent que les citoyens se prennent en charge. Mais en attendant, l'eau ne coule plus sous les ponts.