Le tête-à-tête avec le président Bouteflika est certainement l'un des plus importants motifs du prochain séjour algérien de Juppé. Grand favori des sondages pour la primaire du parti Les Républicains pour l'élection présidentielle française de 2017, Alain Juppé se rendra en Algérie le 31 janvier prochain, annoncent des sources proches de l'ancien Premier ministre de Jacques Chirac. Cette visite, inscrite dans le cadre du jumelage qui lie la ville de Bordeaux, dont il est le maire, à la ville d'Oran, mènera l'hôte de l'Algérie, dans la capitale de l'Ouest d'abord. Un petit détour, destiné à atténuer la charge électorale du séjour de Juppé en Algérie. En fait, l'homme politique français entrera dans le vif du sujet, le lendemain de son passage à Oran. Le 1er février, il sera à Alger avec un agenda assez chargé. Selon son entourage, Alain Juppé donnera une conférence où la communauté française établie à Alger sera conviée, mais également des cadres algériens. La rencontre abordera certainement des questions politiques en relation avec le partenariat algéro-français. Mais il sera sans doute aussi question de la rivalité au sein de la droite française et les chances d'Alain Juppé dans la primaire du parti Les Républicains où son principal adversaire, Nicolas Sarkozy, a très mauvaise presse en Algérie. Ces mêmes questions seront, on l'imagine bien, au centre des discussions qu'aura le maire de Bordeaux avec de hauts responsables algériens, au troisième et dernier jour de sa visite en Algérie. Un tête-à-tête avec le président de la République, souhaité par Alain Juppé, serait envisagé et pourrait même avoir lieu. Il faut dire que pareilles audiences «officieuses» valent leur pesant d'or et renseignent sur l'estime que porte l'Algérie au vieux routier de la politique française qu'est Alain Juppé. Le tête-à-tête avec le président Bouteflika est certainement l'un des plus importants motifs du prochain séjour algérien de Juppé, sachant qu'il est de tradition que les candidats à la présidentielle en France rendent visite à certaines capitales clés, dont Alger. Le souci étant certainement d'échanger les points de vue sur certains sujets d'intérêt commun, mais aussi pour que le candidat à l'Elysée puisse gagner en poids politique dans l'électorat de son pays, composé en partie de binationaux franco-algériens. L'ancien Premier ministre qui a toutes ses chances pour décrocher l'investiture de son parti, est un candidat sérieux au poste de président dans son pays. Il est connu pour sa modération, de même que pour son sens de la diplomatie. C'est un homme politique respecté en Algérie. Aussi, une éventuelle victoire à la présidentielle de mai 2017 confirmerait l'élan pris par les relations algéro-françaises sous la présidence de François Hollande. Cela pour dire que même si au plan officiel, l'Algérie n'aura pas à s'ingérer dans la course à l'investiture au sein de la droite française, il est entendu que l'ancien chef de l'Etat français, Nicolas Sarkozy, ne foulera pas le sol algérien, ce qui n'est pas pour arranger son image auprès de la communauté franco-algérienne qui ne lui pardonne certainement pas ses écarts de langage sur l'Algérie.