La patronne du PT La secrétaire générale du PT dénonce le silence assourdissant des institutions de l'Etat devant des dérives politiques extrêmement graves. La pasionaria du PT a décidé cette fois de divulguer les noms des auteurs de la cabale contre son parti et les parrains de son député redresseur pour prendre à témoin l'opinion publique. En s'exprimant lors de sa conférence de presse organisée hier au siège de son parti, elle n'a pas hésité à accuser ouvertement, le secrétaire général du FLN, Amar Saâdani, un secrétaire national de l'Ugta issu du FLN ainsi que des responsables au niveau de certaines unions de wilayas de la Centrale syndicale, le vice-président de l'APN, Baha Eddine Tliba, d'être derrière la cabale menée contre sa formation politique. Très prudente, elle fait savoir que «cette clique mafieuse a pris le dessus sur l'oligarchie». Elle déclare ne pas être en mesure de prouver l'implication de trois membres du gouvernement, le président du FCE et d'autres hauts responsables, dans cette affaire criminelle. Elle se contente de se fier à leurs propres déclarations et propos, selon lesquels «ils disposent de soutiens et appuis en haut lieu. Il s'agit d'une infime minorité à laquelle il n'est pas exclu que des oligarques tentés de s'enrichir davantage s'y joignent», dit-elle. En évoquant la campagne de dénigrement diffusée par un support médiatique «mercenaire» contre Mme Zohra Drif-Bitat et Yacef Saâdi, elle indique qu'«il est du domaine de l'impossible que Abdelaziz Bouteflika en sa qualité de moudjahid accepte les attaques ignobles contre les symboles et les icônes de la révolution», dit-elle. «Si on ne met pas fin à leurs agissements abjects et immoraux, ils cibleront d'autres symboles dont l'objectif est de détruire tous les repères dans le but de poursuivre leur besogne de «mafiotisation» des institutions de l' Etat et le pillage des richesses et du patrimoine du pays», met-elle en garde. Pour Mme Hanoune, les personnes dont les noms ont été cités par le «cercle mafieux» doivent réagir. «Maintenant, ça suffit! Nous exigeons des réponses des institutions au nom desquelles parlent ces mafieux! Elles doivent se démarquer! Le responsable de ce service (DRS, Ndlr) doit mettre un terme à ces rumeurs», lâche-t-elle. La patronne du PT affirme qu'elle ne pointe du doigt aucune personnalité. Comment en est-on arrivé là? s'est-elle demandée. Que reste-il?, s'est-elle demandée, avant d'affirmer: «Il ne reste plus rien ni sur le plan politique ni sur le plan économique. Maintenant on torpille les dernières digues: les partis politiques, les syndicats et les symboles de la révolution. A travers leurs opérations mafieuses, ils visent à casser tous les ressorts, brouiller tous les repères et détruire tous les équilibres du pays pour les mettre sous le protectorat français, à l'image du Mali», explique-t-elle. En mettant en exergue cette injonction des parties étrangères, Mme Hanoune dénonce ce qu'elle appelle «le chantage et la tentative d' ingérence de la France dans les affaires internes de l'Algérie à travers l'ouverture d'une enquête sur l'attaque de Tiguentourine, d'autant plus que la victime dont il s'agit est suspecte». «Les attaques enregistrées ces 15 derniers jours constituent une expression d'une extrême violence dans les pratiques du cercle mafieux, qui a pris des proportions monstrueuses», a-t-elle commenté. «Les membres de cette clique mafieuse paniquée et aux abois sont en train d'entraîner tout le monde avec eux, y compris l'entourage immédiat du président de la République, le nouveau patron des services de renseignements (DRS), Bachir Tartag, le ministre de la Santé, Abdelmalek Boudiaf, celui de l'Industrie, Abdessalem Bouchouareb et le président du FCE, Ali Haddad», dit-elle. «Je ne porte pas d'accusation contre Bachir Tartag, mais je demande qu'il y ait des clarifications ou du moins qu'il se démarque», a-t-elle martelé. Que signifie, alors l'instauration de l'Etat civil, la fin de l'implication du DRS dans la sphère politique, dont on se gargarise?, s'est-elle encore interrogée. «Le président de la République, le Premier ministre, Abdelmalek Sellal ne se sont jamais immiscés dans les affaires du PT», a-t-elle souligné. Dans ce contexte, la première responsable du Parti des travailleurs interpelle notamment «les responsables des institutions de l' Etat, des ministres, des patrons dont les noms ont été cités par la clique mafieuse ou le pouvoir parallèle pour faire croire à leur parrainage et à leur soutien». Boudiaf doit remettre les pendules à l'heure par rapport à cette affaire criminelle, car il y va de la crédibilité du gouvernement», a-t-il estimé. La conjoncture est très complexe, affirme-t-elle. «Outre le chevauchement et le détournement des prérogatives, la criminalisation de l'action politique, le bruit court sur l'existence de Premier ministre bis ou parallèle», indique-t-elle. S'agissant du dossier des disparus, elle réitère le fait que «le dossier n'est pas clos, et se solidarise avec les familles des disparus dans leur combat en quête de la vérité, mais refuse l'internationalisation de ce dossier pour préserver l'immunité de l'Algérie, d'autant plus qu'il y a risque de faire endosser la responsabilité aux simples lampistes à la place des vrais responsables de cette tragédie». Pourquoi cet acharnement? «Je suis coupable d'un plus grand crime de cosigner la demande d'audience auprès du président. La jonction des positions du parti avec l'opposition dérange au plus haut point ce cercle mafieux», a-t-elle conclu.