Louisa Hanoune est revenue à la charge, hier, pour accabler ce qu'elle qualifie de "maffia politique", citant notamment l'ancien ministre de l'Energie, Chakib Khelil, l'actuel ministre de l'Industrie, Abdessalem Bouchouareb, et le député du FLN, Baha Eddine Tliba. Mais cette fois, les accusations se veulent plus graves encore. "J'ai en ma possession des données et des informations extrêmement sensibles sur Chakib Khelil l'impliquant dans des scandales à l'échelle internationale. C'est tellement grave, cela relève d'une traîtrise extrême : Chakib Khelil s'est comporté comme un ennemi contre le pays, avec la complicité des services d'un pays étranger." Tel est le pavé jeté dans la mare, hier, en conférence de presse, par la secrétaire générale du Parti des travailleurs (PT), qui refuse néanmoins d'en dire davantage, ne souhaitant pas, dit-elle, perturber le procès de l'affaire Sonatrach I, actuellement en cours au tribunal d'Alger. Auparavant, Mme Hanoune avait également brandi la menace de révéler des scandales qui impliqueraient, dans d'autres affaires, des enfants de hauts responsables. Interrogée sur ce sujet, elle a aussi refusé de révéler le moindre détail, se contentant de préciser que ces scandales concerneraient les enfants de responsables représentant "la mafia politique" qui agit en "gouvernement parallèle". "Ennahar aura bien des surprises" Elle vise le "clan" que mènerait par le ministre de l'Industrie, Abdessalem Bouchouareb, et le vice-président de l'APN, Baha Eddine Tliba, qu'elle accuse ouvertement d'être les commanditaires de la "cabale" menée contre elle ces derniers temps à travers, entre autres, "l'enquête" sur ces biens et ceux de ses proches diffusée par le journal arabophone Ennahar et sa chaîne de télévision. Rappelant que les quatre plaintes ont été déposées par elle-même, ses proches et son parti, Mme Hanoune avertit, néanmoins, que cette entreprise médiatique "aura bien des surprises". Cela étant dit, la secrétaire du PT, dont la résolution du comité central souligne que le parti est en "état d'alerte extrême", dit qu'elle fait du "combat contre la mafiotisation de l'Etat" une "primauté". Ce combat, à son avis, passe avant toute autre chose, y compris le projet de révision constitutionnelle, car, dit-elle, il y va de la sauvegarde du pays. Si elle refuse d'aller vers des alliances politiques, elle ne voit pas d'inconvénient, en revanche, à privilégier les "actions communes" avec d'autres partis et la société civile dans le but "d'accentuer la défense de l'Etat contre cette mafiotisation qui le menace d'effondrement". Farid Abdeladim