La secrétaire générale du PT s'est élevée contre les attaques et les accusations qu'elle qualifie de «barbares» et de «monstrueuses» orchestrées contre elle, sa famille et les militants de son parti par le quotidien Ennahar et la chaîne de télévision Ennahar TV. Louisa Hanoune dérange. Son franc-parler, ses actions et ses initiatives visant à dénoncer la déliquescence de l'Etat et la mainmise de l'oligarchie sur le pouvoir de décision n'ont, apparemment, pas été du goût de certains cercles. Depuis quelque temps, une cabale médiatique est menée contre elle, sa famille et son entourage. Mme Hanoune en est consciente et a décidé d'agir pour prendre à témoin l'opinion publique et mettre devant leurs responsabilités les décideurs de ce pays. Hier, lors d'une conférence de presse animée au siège de son parti, la première dame du PT s'est élevée contre les attaques et les accusations qu'elle qualifie de «barbares» et de «monstrueuses» orchestrées contre elle, sa famille et les militants de son parti par le quotidien Ennahar et la chaîne de télévision Ennahar TV. Cette dernière s'apprêtait, hier, à diffuser un reportage sur les biens acquis par Louisa Hanoune et sa famille. Le journal Ennahar en a fait l'écho et a repris en long et en large des extraits de cette émission qui est, selon Mme Hanoune, un «tissu de mensonges». «Je sais où et comment les journalistes d'Ennahar ont préparé cette émission. Ils se sont réunis dans une résidence en présence d'un ministre, dont je ne révélerai pas le nom, pour mettre au propre cette émission qui est une préparation d'une situation de violence extrême. Je sais qui est derrière ces mensonges et cette cabale. Je prends à témoin l'opinion», lance-t-elle. Et, sans hésitation aucune, elle traite le journal Ennahar de «torchon au service de l'oligarchie et de la mafia politique». Dans la foulée, Mme Hanoune s'en prend à l'ANEP et s'interroge comment un tel «torchon» bénéficie de cinq pages de publicité alors que les vrais journaux, ceux qui livrent un produit de qualité, en sont privés. Quatre plaintes auprès de la justice La secrétaire générale du PT ne compte pas passer sous silence cette cabale actionnée contre elle par «des oligarques et des prédateurs qui sont pris de panique et sont aux abois» après la chute des cours du pétrole. Mme Hanoune annonce avoir pris attache avec un collectif d'avocats, des amis pour la plupart, pour le dépôt de quatre plaintes. L'une a été déposée hier matin, en référé, pour demander l'annulation de l'émission en question ; une autre contre le journal Ennahar pour diffamation. La troisième plainte émane des frères de Louisa Hanoune, alors que le député PT Smaïn Kouadria a déposé la quatrième contre les deux médias, qu'il accuse de mener une «sale campagne» qui touche à sa réputation en tant que député et en tant que responsable politique. S. Kouadria évoque également une tentative de porter atteinte à l'image de sa famille à travers de «fausses allégations qui n'ont rien à voir avec la réalité». Mme Hanoune s'indigne de ces pratiques maffieuses et surtout du silence des pouvoirs publics. «Nous avons l'impression qu'il n'y a plus d'Etat. Cette chaîne me rappelle Al Jazeera qui avait fait l'éloge du Printemps arabe. Le PT n'a jamais été au pouvoir et, de ce fait, ma responsabilité n'est pas engagée. Le journal et la télévision se sont transformés en outils de propagande pour toutes les bandes que dérange le Parti des travailleurs. Le comportement de cette chaîne est un précédent grave», accuse-t-elle. Mme Hanoune affirme détenir des documents compromettants, des preuves palpables sur les enfants de hauts responsables. «Si je n'ai pas révélé ces scandales qui portent atteinte à notre pays, c'est dans l'unique but de préserver l'Algérie», affirme-t-elle. Et de justifier dans le détail les biens acquis par sa famille : «Mon défunt père avait une boulangerie dont nous avons hérité, ainsi qu'une maison à Annaba. J'ai un frère agriculteur, il a bénéficié depuis 30 ans d'une parcelle de terrain. Ce que nous possédons, nous ne l'avons pas volé ! Ce sont nos biens, acquis à la sueur de notre front.» Mme Hanoune dénonce les intimidations et les moyens de pression utilisés par les prédateurs pour tenter de la faire taire : «Je ne suis pas surprise par le comportement de ces oligarques, plutôt par cette mafia qui ne veut pas d'une presse libre ni d'institution élue. Ils veulent accaparer toutes les richesses de l'Algérie.» La SG du PT a décidé d'alerter tout le monde : elle a saisi Ahmed Ouyahia, directeur de cabinet à la Présidence, ainsi que le ministre de la Justice, elle a pris attache avec le Premier ministre, Abdelmalek Sellal, et également avec Miloud Chorfi. Par ailleurs Mme Hanoune affirme avoir empêché ses militants de sortir dans la rue à Annaba pour manifester leur mécontentement contre les accusations proférées contre elle par le député FLN Baha Eddine Tliba. Ce dernier l'avait accusée d'avoir usé de son poids pour bénéficier de plusieurs projets, pour elle et ses proches, à Annaba : «Tliba a agi sur ordre de son mentor Amar Saadani, qui lui a demandé de s'attaquer à moi à travers les médias. Je confirme que depuis l'arrivée de Saadani au FLN, le niveau politique est au plus bas…»