Le parti n'a pris part à aucune élection depuis les législatives de 1991. Le Mouvement démocratique et social a-t-il enfin compris que sa politique de « tout refus» ne mène nulle part? Tout porte à le croire. Vouant traditionnellement une allergie à l'égard de toute initiative venant des pouvoirs, et contre toute attente, le MDS est en passe de revoir sa position vis-à-vis de la politique prônée par le Chef de l'Etat. Ce changement d'attitude est intervenu depuis que, dans le discours officiel, le terrorisme est dénoncé mais aussi après «observation et analyse de la situation avec le maximum d'objectivité, loin de toute pression, calculs étroits ou autres considérations d'appareils» soutient Hocine Ali, secrétaire général par intérim du parti. «L'évolution de la situation et l'aspiration du parti à l'édification d'un Etat moderne nous dictent de revoir nos positions et de nous préparer à revenir sur le terrain des élections comme une forme de lutte démocratique», a souligné M.Hocine Ali, dans une introduction soumise au débat, à l'ouverture des travaux du conseil national du parti consacrés à l'évolution de la situation politique, la plate-forme politique et idéologique du parti ainsi que la préparation du 2e congrès du parti qui aura lieu les 23, 24 et 25 mars prochain. Cependant ce changement de position était prévisible même si le porte-parole du parti a soutenu récemment qu'il n'y a pas un changement radical dans le discours du parti. «C'est la réconciliation dont parle le président de la République dans son discours actuel qui a changé par rapport au contenu qui lui avait été donné avant l'élection du 8 avril et les objectifs qui étaient poursuivis, ou pressentis du moins, à savoir la réconciliation qui voulait dire la réhabilitation du FIS dissous et des terroristes» a-t-il souligné dans une déclaration à la presse. Indubitablement le MDS, fidèle à sa logique, demeure contre la réconciliation qui absout les criminels et les responsables des massacres et des crimes politiques. Mais, convaincu que l'amnistie générale profitera à la société, à la paix et à la sécurité, facteurs déterminants pour l'édification d'un Etat républicain, démocratique et moderne, le MDS a décidé de réinvestir le terrain en annonçant d'ores et déjà sa participation aux prochaines échéances électorales. Le parti n'a participé à aucune échéance électorale depuis les législatives de 1991. Au lendemain de l'élection présidentielle du 8 avril 2004, le MDS, faut-il le rappeler, avait rendu une déclaration publique dans laquelle il déclarait «: il faut juger ce pouvoir sur ses actes». Aujourd'hui avec le changement observé dans le discours officiel, notamment la place de la femme dans la société, la légitimité historique, la position de l'Algérie sur des questions régionales et internationales, le MDS a décidé de revoir sa copie et de soutenir la politique nationale. «Ce qui a fait qu'aujourd'hui nous considérons qu'il n'est pas exclu que l'amnistie générale intervienne dans la perspective de construction d'un Etat moderne, en évitant justement d'absoudre les criminels de tout le mal qu'ils ont fait à ce pays», a soutenu M.Hocine Ali. Tout en émettant des réserves, le MDS conditionne, toutefois, son soutien au projet initié par le président de la République. «Si cette amnistie permet de libérer les forces démocratiques, leur donne la possibilité de s'exprimer parce qu'elles continuent à subir des pressions énormes, si elle leur permet de se libérer et de puiser dans le rapport de forces pour faire avancer le pays vers plus de démocratie, de liberté et de justice, nous sommes d'accord», a laissé entendre M.Hocine Ali.