En dépit des tentatives des radicaux d'envenimer le climat à l'approche de la rencontre du 6 décembre, les Kabyles fondent un réel espoir sur la volonté du gouvernement et des dialoguistes. Après avoir atteint le sommet en l'espace de quelques mois, les tensions semblent s'apaiser en Kabylie même si la polémique sur les deux rencontres «ârchs-Benflis» tarde à connaître son épilogue. La Kabylie voit, ainsi, s'installer le calme après quelques mois d'émeutes et d'affrontements avec les forces de l'ordre. Reconnaissant enfin que la situation a atteint réellement les limites de l'irréparable, certains délégués se sont déclarés convaincus que seul le dialogue avec le pouvoir est à même d'aplanir cette atmosphère opaque et chargée de divergences. De ce fait, pouvoir et ârchs ont entrepris de faire de leur mieux pour arrondir les angles et calmer les esprits. Mais, au cours de ces derniers jours, à l'approche notamment de la rencontre Benflis-ârchs, le ton est considérablement monté entre la majorité (dialoguiste) qui exige des procédés plus appropriés pour faire aboutir la plate-forme d'El-Kseur et ceux (jusqu'au-boutistes) qui veulent maintenir telle quelle la situation risquant, toutefois, de mener le mouvement à l'impasse. Les choses ont failli mal tourner lorsque les dialoguistes ont décidé de répondre favorablement à l'offre du Chef du gouvernement. Une véritable campagne de dénigrements est alors menée contre les dialoguistes, mais elle n'a pas pour autant réussi à soulever l'enthousiasme des Kabyles. Car, face à cette campagne, les populations, harassées par huit longs mois de doutes et d'incertitudes, ont renoncé à participer à «la mise en disgrâce des dialoguistes». «Inciter les gens à conspuer le dialogue, c'est faire preuve d'extrémisme. Il suffit de se rappeler que l'extrémisme n'a jamais rien réglé et ne règlera rien», a déclaré un citoyen à Tizi Ouzou. Et d'ajouter: «Ce qui est requis dans le cas des ârchs et du pouvoir c'est le dialogue (...) Maintenant si le pouvoir n'est pas disposé à satisfaire la plate-forme d'El-Kseur, alors là ça change tout ! Sinon dialoguons!». Mais en attendant, la peur des Kabyles de compter à nouveau leurs victimes et la crainte du pouvoir d'être mis au banc des accusés par les ONG, augurent la fin des jusqu'au-boutistes et le retour de la paix dans la région. Et durablement.