Légère hausse du pétrole Le ministre russe de l'Energie, Alexandre Novak, qui a annoncé jeudi dernier que son pays était disposé à collaborer avec l'Opep afin de diminuer l'offre, a explicitement évoqué le chiffre de 5%. Le baril est mis sur orbite. Les pays producteurs de pétrole (Opep et hors-Opep) asphyxiés par des prix qui ont perdu plus de 70% de leur valeur depuis le mois de juin 2014 ont décidé de desserrer l'étreinte. A leur tête deux poids lourds du secteur, l'Arabie saoudite et la Russie dont les productions additionnées s'élèvent à plus de 20 millions de barils par jour. Hormis, en effet, la décision de réduction de l'offre on voit mal ce qui pourrait orienter les cours de l'or noir à la hausse. Elle pourrait intervenir lors d'une réunion qui doit se tenir en février. Elle aura pour objectif d'éponger le surplus de pétrole à l'origine de la dégringolade des prix qui se sont de nouveau envolés en cette fin de semaine. «La Russie est prête à participer à une réunion avec l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep), dont elle n'est pas membre, en vue d'une possible coordination face à l'effondrement des cours», a indiqué, le 28 janvier, le ministre russe de l'Energie, Alexandre Novak qui a révélé qu' «actuellement, les pays de l'Opep tentent de convoquer une réunion avec la participation de pays membres de l'Opep et de pays non-membres en février». «Certains pays ont proposé une telle initiative et la question est actuellement étudiée par les différents pays. De notre côté, nous avons confirmé la possibilité de notre participation», a-t-il affirmé. Il est pratiquement acquis qu'une telle décision inverserait incontestablement la tendance. Les experts confirment. «Si une réduction de production était effectivement décidée par les deux pays, la Russie et l'Arabie saoudite combinées produiraient alors déjà 1 million de barils par jour en moins. Si elles devaient être rejointes par d'autres producteurs, l'excès d'offre pourrait être entièrement éradiqué du marché», soulignaient les analystes de Commerzbank. Les cours de l'or noir frémissent. Les déclarations du ministre russe ont eu pour effet de donner un nouveau souffle au baril. Le cours du baril de light sweet crude (WTI) pour livraison en mars a gagné 92 cents, jeudi, pour afficher 33,22 dollars sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), après avoir gagné quelque deux dollars lors des deux précédentes séances (mardi et mercredi, Ndlr). A Londres, le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en mars valait 34,19 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE) de Londres, en hausse de 1,09 dollar par rapport à la clôture de mercredi. «Le fait que le marché a réagi aussi vivement en un laps de temps, malgré le haut niveau d'incertitude entourant la question de savoir si l'offre sera finalement réduite, est sans aucun doute dû en partie au fait que les prix ont souffert auparavant de chutes extrêmement prononcées», expliquaient les experts du second groupe bancaire allemand (Commerzbank). «Je pense que tout se résume à ces gros titres selon lesquels un accord se prépare entre la Russie et l'Arabie saoudite et pourrait les conduire à réduire de 5% leur production», a estimé de son côté Bart Melek, de TD Securities. Les prix du pétrole se sont, en tout cas, senti pousser des ailes. Hier vers 15heures, heure algérienne, le baril de «light sweet crude» (WTI) pour livraison en mars prenait 58 cents à 33,80 dollars sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), après avoir gagné près de trois dollars lors des précédentes séances. «On est en train de réaliser que la Russie et l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) ont pris peur face à l'effondrement des cours depuis le début de l'année. Elles se sont rendu compte que si le marché ne se stabilisait pas, la situation allait encore empirer.», a fait remarquer Phil Flynn, de Price Futures Group. Passeront elles à l'action? Ne pas le faire serait suicidaire. Il y va de la stabilité des pays producteurs qui ont à portée de main la solution à d'éventuels remous sociaux. Il leur suffit de serrer leurs vannes. Le baril est déjà dans les starting-blocks.