Les cours du pétrole étaient mitigés hier en Asie, tiraillés entre d'un côté, la crise en Ukraine qui nourrit les craintes pour l'offre en Europe et de l'autre, un indicateur montrant une nouvelle contraction de l'activité manufacturière en Chine. Le baril de "light sweet crude" (WTI) pour livraison en juin gagnait six cents à 99,82 dollars tandis que le baril de Brent de la mer du Nord à même échéance reculait de 13 cents, à 108,46 dollars. Les cours devraient rester soutenus à court terme par la situation en Ukraine où les violences s'aggravent de jour en jour. "Les marchés sont sur des charbons ardents, craignant une escalade", notait Desmond Chua, de CMC Markets, au lendemain de troubles dans l'est du pays et à Odessa (sud), où des pro-russes ont pris d'assaut le siège de la police. Environ 2 000 personnes ont lancé un assaut contre le siège de la police d'Odessa, après des violences qui avaient entrainé un incendie criminel dans lequel ont péri une quarantaine de personnes, principalement des pro-russes. Comme environ 30% des importations de gaz et de pétrole européennes proviennent de la Russie, le marché de l'énergie est sensible à tout risque de perturbation de l'approvisionnement. Vendredi, le ministre russe de l'Energie Alexandre Novak a prévenu que Moscou pourrait réduire ses livraisons de gaz à l'Ukraine faute de prépaiement en mai. Les opérateurs craignent que l'escalade des tensions n'entraîne l'adoption de mesures plus sévères de la part des Occidentaux à l'encontre de la Russie, susceptibles à leur tour d'entraîner des représailles énergétiques. Côté demande, le pétrole pâtissait des chiffres moroses de la production manufacturière en Chine. Selon l'indice PMI des directeurs d'achat publié par la banque HSBC, l'activité manufacturière chinoise s'est contractée en avril pour le 4e mois consécutif. Vendredi, le pétrole avait fini en légère hausse grâce aux bons chiffres sur l'emploi américain. Le baril de "light sweet crude" avait terminé en hausse de 34 cents, à 99,76 dollars, sur le New York Mercantile Exchange (Nymex). A Londres, le Brent avait fini à 108,59 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE), en hausse de 83 cents par rapport à la clôture de jeudi.