Les usagers des transports publics de voyageurs se sont soulevés pour dénoncer la hausse du tarif des transports Alors que l'on croyait à la fin du feuilleton des fermetures de routes et des sièges communaux, voire relevant de l'histoire ancienne. Il n'en est rien. La dégradation du cadre de vie dans les villages et l'augmentation des tarifs du transport de voyageurs sont à l'origine de deux manifestations de rue enregistrées hier sur le territoire de la wilaya de Béjaïa. A Tazmalt, les citoyens de Beni Mlikèche, notamment les usagers des transports publics de voyageurs se sont soulevés pour dénoncer la hausse du tarif des transports que les opérateurs ont décidé «unilatéralement» de revoir à la hausse, dont les tarifs des tickets sur toutes les lignes desservant la ville de Tazmalt à partir de Beni Mlikèche. Courroucés, les habitants des différents villages de la commune ont procédé sans préavis à la fermeture de la route menant vers Tazmalt, bloquant de fait tous les déplacements dans les deux sens. «Nous ne comprenons pas comment on puisse décider d'augmenter de 10 DA alors que l'Etat ne l'a pas décidé», s'insurge un manifestant, qui comme beaucoup d'autres affichent leur détermination de maintenir la route fermée jusqu'à ce que les opérateurs annulent la hausse et reviennent à l'ancienne tarification. A Seddouk, ce sont les villageois de Takaâts qui ont procédé à la fermeture du siège communal en signe de protestation contre la dégradation du cadre de vie dans le village. Outre l'assainissement, le manque d'eau, les routes dégradées, les villageois ne comprennent pas le peu d'enthousiasme des autorités quant à la prise en charge des insuffisances. «Nous souffrons terriblement dans notre quotidien et nos revendications, qui datent depuis des mois, ne sont pas prises en charge», résume un villageois, qui affirme ainsi le ras-le-bol généralisé conduisant à l'action du jour, comme ultime recours face au «mutisme des autorités locales», alors qu'on croyait à la fin du feuilleton des fermetures de routes et des sièges communaux à la faveur de la fermeté affichée par l'autorité de wilaya depuis la nomination du nouveau wali. Mais c'était compter sans la détermination des citoyens, qui devant l'absence de réponses à leurs doléances s'invitent dans la rue pour marquer leur colère et interpeller de manière musclée les autorités sur «leur vécu intenable», résumait un observateur. A trop attendre les beaux jours qui ne viennent pas, on finit par céder à la colère. Une colère qui aurait pu dans la plupart des cas être évitée si les canaux de communication n'étaient pas rompus.