Dans une euphorique ambiance de retrouvailles et d'émotion, l'écrivain a retrouvé sa seconde famille, celle des amis du livre et de la littérature algérienne. La salle rouge de la Bibliothèque nationale a vibré d'émotion un samedi 9 janvier 2016 lors de la mémorable rencontre de la reconnaissance et de l'évocation qui a rassemblé les amis du livre autour de leur doyen Kaddour M'Hamsadji, un écrivain, romancier, poète, dramaturge de notoriété et de référence universelle. Cet évènement de la pensée et du souvenir de l'âge d'or de la littérature algérienne a été initié par l'Association des amis de la rampe Louni Arezki, Casbah avec la précieuse contribution de l'Office national des droits d'auteurs et droits voisins, Onda, qui a activement participé à son succès. C'est dans cette euphorique ambiance de retrouvailles et d'émotion que Kaddour M'Hamsadji a retrouvé sa seconde famille, celle des amis du livre et de la littérature algérienne, revisitée en la circonstance avec l'évocation de noms lumineux qui firent son prestige et son universalité à l'image des immenses Mouloud Mammeri, Kateb Yacine, Assia Djebar, Malek Haddad, Moufdi Zakaria, Mohamed Laid El Khalifa, Jean Senac et tant d'autres, nombreux pour être tous cités ici. Reconnaissance et gratitude La célèbre romancière de la mémoire Djoher Amhis a su avec le talent qui est le sien faire rejaillir avec éloquence le parcours littéraire de Kaddour M'Hamsadji et émouvoir celui-ci aux larmes par la lecture de l'éternel poème de ce dernier, aussi aède à ses heures, intitulé «Oui Algérie». L'introduction de sa biographie et de son itinéraire a été remarquablement retracée par le secrétaire général de l'Association, Monsieur Djamel Soufi, judicieusement relayé par Rabah Haouchine avec la déclamation d'un magnifique poème sur le livre et ses vertus. En expert éprouvé de la communication littéraire et livresque Monsieur Youcef Sayah, une référence en la matière, a magistralement su créer une symbiose d'harmonie dans un contexte de ferveur de la pensée qui a captivé toute l'assistance. Celle-ci nombreuse était composée du ghota de notoriété, d'écrivains algériens, de femmes et d'hommes de culture, de personnalités de premier plan telles que Sid Ali Abdelhamid le doyen du Mouvement national, membre du Bureau politique du PPA/MTLD, aujourd'hui âgé de 94 ans, qui a tenu a être présent sur son fauteuil roulant, Lamine Bechichi, Kamel Bouchama, Mohamed Laichoubi anciens ministres étaient aussi au rendez-vous aux côtés de célèbres vétérans de la presse algérienne tels que Ahmed Fattani le directeur de publication du journal L'Expression, Nordine Naït Mazi l'ex-directeur général d'El Moudjahid, Achour Cheurfi le directeur général actuel d'El Moudjahid et Hocine M'Zali. Ahmed Doum de la Fédération de France historique était également présent avec les célébres écrivains Wacyni Laaredj, Amine Zaoui, Sari Mohamed. La corporation de l'édition était aussi en force avec Smain Amziane, Nadia Sebikhi, Rachid Khetab suivis de Noureddine Saoudi le directeur inaugural du nouvel Opéra d'Alger, Abdelkader Bendameche, président du Conseil des lettres et des arts, Hacene Bendif, directeur du Centre national du livre, Ali Feraoun, fils de Mouloud Feraoun et l'écrivaine Souhila Amirat accompagnée de son époux Madjid Amirat fils du regretté Slimane Amirat. L'oeuvre «M'Hamsadjienne» Cette atmosphère de liesse a été une excellente opportunité pour revisiter l'oeuvre «M'Hamsadjienne» pour reprendre une expression propre à Djoher Amhis et de la définir dans son courant particulier de littérature d'une culture de terroir et d'algérianité. Celui-ci s'est d'ailleurs révélé dès la naissance des premiers ouvrages de Kaddour M'Hamsadji dont l'écriture avait déjà l'émanation expressive algérienne fortement affirmée par deux oeuvres majeures consacrées par l'auteur à la «boûqâla», une véritable anthologie d'un jeu d'intelligence féminin articulé sur une littérature orale d'un raffinement de grande érudition et à «El Qaçba Zemân» un hymne d'amour à la mémoire de la cité antique d'Alger. La belle et agréable surprise était aussi à ce conclave de l'évocation et du souvenir et c'est l'auteur de ces lignes qui a eu la primeur d'annoncer que Kaddour M'Hamsadji n'a jamais cessé avec l'acte d'écrire et qu'en bouclant ses 82 années, il vient d'achever une belle fresque romancée d'un grand calibre de 500 pages qui sera prochainement éditée par Casbah Editions tel qu'affirmé avec enthousiasme par Smain Amziane son président-directeur général. C'est dans cet élan de fête livresque que la symbolique de l'hommage veut aussi donner un sens à la dimension d'une oeuvre pédagogique de longue haleine initiée par Kaddour M'Hamsadji et exclusivement consacrée à la valorisation et à la promotion du livre algérien accompagné de l'éveil à l'incitation de la pratique de la lecture. Cette démarche qui a vu le jour dès l'avènement de l'Indépendance de l'Algérie, s'est inlassablement et tenacement poursuivie avec l'apport de la presse et plus particulièrement du journal L'Expression où il anime depuis 15 années une chronique hebdomadaire titrée «Le temps de lire» suivie tous les mercredis par un fidèle lectorat assidu de culture livresque. L'opportunité de ce contexte laborieux a ainsi favorisé une démarche de Kaddour M'Hamsadji pour solliciter la contribution d'écrivains, éditeurs, journalistes et de la société civile à dessein d'une réflexion et d'une appréciation sur la fonction sociale du livre et de la pratique de la lecture. Ceux-ci au nombre de 33 et pas des moindres, à l'image de Yasmina Khadra, Amine Zaoui, Djaâfar Bencheneb le fils du monumental penseur Mohamed Bencheneb ont à travers d'instructives interventions inspiré le récipiendaire de l'hommage à la publication d'un ouvrage thématique et didactique intitulé «A quoi sert le Livre» remarquablement préfacé par Ahmed Fattani le directeur de publication du journal L'Expression et publié aux éditions Barkat au cours de l'année 2011. Les Assises du livre: un voeu unanime Une initiative à réactualiser et à redynamiser pour le couronnement de la mission à laquelle s'est attelé Kaddour M'Hamsadji pendant plus d'un demi-siècle. Celle-ci sera ainsi intégrée dans une complémentarité collective d'actions au rappel d'une recommandation de la tenue des Assises du livre proposée par notre Association lors d'une conférence-débat centrée sur le livre et la lecture et animée par ce dernier au cours d'une soirée ramadhanesque de l'année 2011 au palais El Menzeh à la Casbah d'Alger. Le souvenir inoubliable de cette féconde rencontre a été marqué par l'intervention de M. Lounès Kheir l'érudit non voyant d'Hydra, «célèbrement» connu par tous les écrivains dont Maïssa Bey qui en a fait un portrait de grande perspicacité dans le journal français Le Monde encadré et pérennement fixé à la librairie du Tiers Monde, un pôle de diffusion culturelle de longue tradition à la place Emir-Abdelkader à Alger. C'est en termes poignants que Lounès a, en poète qu'il est à ses heures, égréné des mots de grande sensibilité humaine à l'égard du Livre: «Les lumières du livre ont toujours éclairé ma vie avec ses rayons de savoir, de culture et de bonheur.» Tel sera le sens pédagogique d'un grand hommage célébré à l'endroit de Kaddour M'Hamsadji, un adepte impénitent du livre et de ses vertus qui verra, nous l'espérons, dans un prochain avenir ses efforts conjugués par tous dans la perspective du rayonnement de la culture livresque algérienne. C'est ainsi qu'une rencontre avec les contributeurs de l'ouvrage sera prochainement initiée à dessein d'une concertation et d'une réflexion appropriée à la redynamisation du processus de valorisation du livre algérien et de la pratique de la lecture en société et particulièrement en milieu scolaire et universitaire. (*) Président de l'Association des Amis de la rampe Louni Arezki, Casbah [email protected]