Le parti du Dr Saïd Sadi connaît, ces dernières semaines, des temps difficiles. Le summum a été atteint avec le retrait du devant de la scène politique, de l'ancien ministre des Travaux publics, M.Amara Benyounès. A l'approche d'une importante consultation électorale, le RCD n'a pu empêcher un «accès de fièvre» qui, depuis un certain temps, a saisi ses rangs. Le summum a été atteint avec le retrait des organes de la direction d'un gros gabarit: l'ancien ministre des Travaux publics du cabinet Benflis, M.Amara Benyounès. Le «chef de file» du groupe dit d'Aïn El-Hammam, ayant un ascendant certain sur la base du parti, est en «froid» avec le patron, Saïd Sadi, qu'il a accompagné depuis la création du RCD. M.Amara Benyounès n'a pas manqué d'emmener, dans son «retrait», beaucoup de militants et non des moindres. Aux diverses «mésententes» régnant depuis un certain temps entre Sadi et Benyounès, est venue s'ajouter la nouvelle orientation que s'est donnée le chef du RCD. En effet, et tous les anciens militants de ce parti vous le disent en aparté: «Sadi s'appuie désormais sur les transfuges du FFS. C'est ainsi que M.Hamid Lounaouci, ex-ministre des Transports et ancien membre du parti de Hocine Aït Ahmed, apparaît, désormais, comme l'homme fort de cette formation politique. Ce qu'évidemment, la base du RCD a du mal à avaler.» Les transfuges du FFS ont donc ainsi, conquis les leviers de commande du parti, imprimant de ce fait, selon quelques «détracteurs» de cette ligne, une démarche nouvelle au RCD. La grogne s'est fait sentir davantage quand la base a appris que des «intentions» de candidature se sont faites jour au RCD, visant les prochaines législatives. Une source, généralement fiable, mais qu'il a été impossible de confirmer, a avancé les noms de Hamid Lounaouci pour Tizi Ouzou, alors que le Dr Mouloud Lounaouci serait, semble-t-il, sur les rangs à Boumerdès ; Bouira étant apparemment «confiée» à M.Ali Brahimi, Béjaïa à Djamel Ferdjellah et Tarek Mira se réservant l'émigration. Cette même source cite le président du RCD comme intéressé par Alger. Ce serait donc cette «nouvelle» distribution des cartes qui aurait poussé M.Benyounès et ses amis à «se retirer» sous la tente. Une façon de signifier leur désaccord, eux qui «ont blanchi sous le harnais», se sont vu «éliminés au profit des nouveaux arrivés». Une lutte sourde oppose ainsi, les deux clans: les anciens et les transfuges. Ces derniers viennent de gagner la première manche. Cependant, c'est sur le terrain que les choses risquent de se corser. Les «militants» de la base ayant, à coup sûr, des «préférences» pour les vieux routiers du parti. Aussi, lors des prochains mois et particulièrement lors de la campagne électorale à venir, les choses risquent de se compliquer. Il va de soi, que les proches de M.Benyounès ne manqueront pas de signifier leur grogne plus encore, en Kabylie qu'ailleurs. En Kabylie où M.Benyounès a des soutiens qui risquent également de manquer dans l'émigration: une émigration qui se reconnaît dans «ses» hommes, ceux connus depuis longtemps comme étant du RCD et ayant toujours défendu ses valeurs. Ainsi donc, le RCD est entré dans une zone des turbulences.