La Libye était au coeur d'une réunion des ministres de la Défense européens hier à Amsterdam, à laquelle a été convié le secrétaire général de l'Otan Jens Stoltenberg, suivie d'une réunion entre les 28 ministres des Affaires étrangères de l'UE. L'Union européenne et l'Otan sont prêtes à faire davantage pour soutenir un éventuel gouvernement d'unité en Libye, où la menace jihadiste s'accentue, ont indiqué hier des responsables européens à Amsterdam. «La Libye est déjà un refuge et une zone d'opérations pour (l'organisation jihadiste de) l'Etat islamique», a déclaré la ministre allemande de la Défense, Ursula von der Leyen en arrivant à une réunion de l'UE à Amsterdam (Pays-Bas). Le Pentagone a estimé jeudi que le nombre de jihadistes avait doublé en Libye, pays en proie au chaos, où ils seraient quelque 5.000, alors que leur nombre (de 19 à 25.000 actuellement) décroît en Irak et en Syrie. «On voit qu'ils (les combattants de l'EI) se sont désormais bien implantés à Syrte», une ville à 450 km à l'est de Tripoli, a rappelé Mme von der Leyen. «Ce qui augmente la pression pour qu'un gouvernement d'unité soit formé et qu'ensuite, celui-ci dise clairement de quel genre d'aide il a besoin de la part de la communauté internationale», a-t-elle ajouté. La Libye est au coeur d'une réunion des ministres de la Défense européens hier à Amsterdam, à laquelle a été convié le secrétaire général de l'Otan Jens Stoltenberg, suivie d'une réunion entre les 28 ministres des Affaires étrangères de l'UE. «En tant qu'Européens, nous allons discuter de la Libye et nous préparerons les opérations déjà existantes, comme (la mission navale) +Sophia+, au cas où un potentiel gouvernement libyen d'unité demande davantage d'aide», a explicité Mme von der Leyen. Les Européens s'étaient dit prêts, dès le printemps dernier, après le lancement des pourparlers sous l'égide de l'ONU visant à réunifier pays - actuellement gouverné par deux gouvernements et parlements rivaux -, à aider un gouvernement d'unité à asseoir son autorité sur tout le territoire libyen, proposant un paquet d'aide de 100 millions d'euros. Le service diplomatique de l'UE avait ébauché divers scénarios: mission de sécurisation de sites sensibles - comme des aéroports et des bâtiments gouvernementaux -, de surveillance d'un éventuel cessez-le-feu ou encore de déploiement naval au large des côtes libyennes. Entre temps, l'opération militaire européenne «Sophia» en Méditerranée, qui vise à décourager les passeurs de migrants de la Libye vers l'Italie, a été lancée, mais elle ne peut intervenir au plus près des côtes libyennes, faute d'autorisation des autorités locales et de mandat de l'ONU. «Ceci souligne (la nécessité) de pleinement soutenir les efforts pour trouver une solution politique, obtenir un cessez-le-feu et avoir un accord sur un gouvernement d'unité en Libye, car cela sera également un premier pas important pour pouvoir combattre l'EI», a commenté hier le secrétaire général de l'Otan, Jens Stoltenberg, interrogé sur les annonces du Pentagone concernant l'augmentation des effectifs jihadistes. L'Alliance atlantique est prête à aider «à construire des institutions de défense» en envoyant des conseillers et formateurs en Libye «mais cela nécessite une requête d'un nouveau gouvernement d'unité», a-t-il rappelé. Le siège de l'Otan à Bruxelles accueille jeudi prochain une réunion des ministres de la Défense des 26 pays engagés militairement au sein de la coalition anti-EI, ainsi que des représentants du gouvernement irakien. Ils doivent faire le point sur la campagne militaire contre l'Etat islamique et chercher le moyen de l'intensifier.