De nombreuses personnalités politiques ont assisté à la cérémonie. Une atmosphère grave suintait dans une salle pleine comme un oeuf où se déroulait une rencontre commémorant le 40ème jour du décès du «Zaïm» Hocine Ait Ahmed. La cérémonie, organisée par le parti du Front des forces socialistes (FFS) créé par le défunt en 1963, a été entamée par l'exécution de l'hymne national qui prit une connotation particulière dans cette salle d'Alger du nom justement de Moufdi Zakaria, auteur de ce glorieux cantique. Cette commémoration, qui s'est déroulée sous l'intitulé: «Un parcours, une pensée, un projet: Hocine Ait Ahmed, l'éthique au coeur de la politique», était empreinte d'une forte solennité. Celle-ci fut rehaussée par la présence notamment des membres de sa famille et d'une pléiade de personnalités du monde politique et économique, comme Ali Benflis, Mouloud Hamrouche, Taleb Ibrahimi, Louisa Hanoune, Mohamed Seghir Babès...pour ne citer que ceux-là. Plus discrète était la présence de Nacer, fils de Mohamed Boudiaf, ou encore Tarek, fils aîné de Mohamed Khider lesquels accompagnaient de nombreux membres de la famille d'Ait Ahmed. Parmi les personnalités étrangères l'on a remarqué la présence d'ambassadeurs dont ceux de Palestine et d'Indonésie à Alger, pays qui a abrité en 1955, à Bandung, la première conférence afro-asiatique des pays non-alignés et à laquelle Ait Ahmed conduisait la délégation du FLN en compagnie de feu M'hamed Yazid. Chacun de ces deux ambassadeurs a prononcé un discours élogieux en hommage au parcours du combattant et homme politique que fut le disparu lequel a milité 70 ans durant pour «la liberté et le patriotisme». Une amie suissesse du défunt, militante des droits de l'homme a prononcé pour sa part une allocution relatant les diverses actions de liberté, dont le droit d'asile, menées par Aït Ahmed à partir de Lausanne (Suisse) où il est décédé le 23 décembre 2015 à l'âge de 89 ans. «Symbole» de l'engagement et du patriotisme, Ait Ahmed est considéré comme un acteur majeur de l'histoire de la lutte anticoloniale et pour la démocratie. «Redonner la parole au peuple» fut l'un des «credo» qu'affectionnait Ait Ahmed qui avait recommandé «Ne touchez pas à la chair de votre chair» pendant les évènements du «Printemps berbère» en Avril 1980.