«Le désarmement nucléaire doit concerner les pays qui sont dotés de l'arme nucléaire», a relevé Belkhadem. Le dossier du nucléaire algérien était hier au centre de discussions qui ont eu lieu entre le ministre des Affaires étrangères, Abdelaziz Belkhadem, et la troïka du G8 composée des ambassadeurs américain, Richard Erdman, et britannique Brian Edward Stewart ainsi que du chargé d'affaires de l'ambassade de France, Gilles Bonnot. Richard Erdman, dont le pays préside le G8, a précisé que la mission de la troïka est relative à l'activité nucléaire de l'Algérie. «Nous avons remis une lettre au nom des ministres des Affaires étrangères du G8 qui encourage l'Algérie à signer le protocole additionnel de l'Agence internationale de l'énergie atomique (Aiea)». Etabli en 1997 par l'Aiea, le protocole additionnel constitue le principal outil international de contrôle du nucléaire. Il autorise l'Aieaà inspecter non seulement les installations en fonctionnement, mais également des lieux où elle n'avait pas accès en vertu du Traité de non—prolifération (TNP), comme des réacteurs arrêtés, des centres de recherche ou des usines fabriquant des produits susceptibles de servir à un programme nucléaire. La démarche du G8 en direction de l'Algérie, intervenue, faut-il le signaler, à sa demande, intervient quelques semaines après la signature par l'Iran du protocole additionnel, après des mois de tension entre ce pays et les Etats-Unis. Un conflit diplomatique auquel l'Algérie a pris part en affichant un soutien sans faille à l'Iran, à l'occasion de la visite du président de la République iranienne, Mohamed Khatami, à Alger. L'initiative du groupe des huit avec qui l'Algérie entretient de bonnes relations, est également justifiée par le fait que notre pays n'a toujours pas signé le fameux protocole. A ce propos, Abdelaziz Belkhadem a déclaré que l'Algérie a saisi officiellement l'Aiea et «s'est engagée en 2004 devant le Conseil des gouverneurs de l'Agence (Aiea Ndlr) à signer le protocole additionnel» au TNP. Cependant, le ministre des Affaires étrangères a tenu à préciser à ses interlocuteurs que «le désarmement nucléaire doit concerner les pays qui sont dotés de l'arme nucléaire, ensuite la non-prolifération nucléaire et l'utilisation à des fins pacifiques de l'énergie atomique». Une affirmation lourde de sens qui renvoie à la position de principe de l'Algérie qui l'a amenée à soutenir l'Iran notamment. Quant à la gestion du nucléaire au plan national, Abdelaziz Belkhadem a précisé que «l'Algérie allait poursuivre l'utilisation pacifique de l'énergie atomique pour les recherches en agriculture, en médecine et tous les autres domaines de la recherche scientifique». Cela étant, le ministre des Affaires étrangères a apporté une mise au point à la démarche de la troïka en précisant que l'Algérie «souhaite également qu'il n'y ait pas deux poids, deux mesures dans le domaine de l'élimination des armes de destruction massive». Allusion à Israël dont le Premier ministre Ariel Sharon a clairement signifié le refus de son pays de laisser les experts de l'Aiea inspecter les installations israéliennes en toute liberté.