En prévision du lancement de la chaîne d'info française, des rumeurs avaient été lancées pour dire que des chaînes allaient être sacrifiées pour donner un espace à la télévision d'info en continu. Un grand problème d'espace se trouve actuellement dans le paysage audiovisuel français. Or, Delphine Ernotte, la présidente de France Télévisions, n'entend pas sacrifier une des chaînes du groupe public français et utiliser le canal TNT actuellement occupé par France 4 pour y installer la future chaîne d'information publique. Lors d'une rencontre entre les producteurs de films d'animation (Spfa) la semaine dernière, Mme Ernotte a rappelé par ailleurs que la chaîne jeunesse faisait partie intégrante du bouquet de chaînes publiques. Le problème du canal TNT sur lequel est prévue l'installation de la chaîne d'information attendue pour septembre n'est pas encore réglé: si France Télévisions utilise le canal occupé par une de ses chaînes existantes - et exclut France 4 -, la seule solution restante semble être une substitution de France Ô, la chaîne de la diversité et des outre-mers. La seule solution qui se présente et qui semble réalisable est la récupération du canal de Numéro 23, si l'abrogation de l'autorisation de cette chaîne - décidée par le Conseil supérieur de l'audiovisuel mais contestée par ses propriétaires - était confirmée d'ici le 30 juin. Il suffit pour le service public de demander une chaîne supplémentaire. Si l'Etat lui accordait cette faveur, cela ne manquerait pas de déclencher des protestations des concurrents privés de France Télévisions, comme TF1, M6, i-Télé (Vivendi) ou BFM-TV (NextRadioTV). Mais les autres options posent aussi des problèmes politiques. En revanche, un certain flou entoure le calendrier de la proposition de loi supprimant la publicité dans les programmes pour enfants. Son initiateur le sénateur André Gattolin avait proposé qu'elle soit réexaminée au Sénat en mars mais il a indiqué au Monde avoir demandé le retrait du texte de l'ordre du jour. Un observateur estime qu'il est certes possible de dégrader le signal de façon sélective, en fonction des zones et des chaînes, pour «gagner de la place» sur le spectre de la TNT, mais qu'il faut conserver une qualité d'image satisfaisante pour le téléspectateur. Selon certains médias français la piste a d'ailleurs été présentée auprès du ministère de la Culture de Fleur Pellerin. Avec une précision de schéma: la chaîne d'information pourrait prendre le canal 14 actuellement occupé par France 4, idéalement placée devant les concurrentes BFM-TV et iTélé. Dans cette hypothèse, France 4 glisserait sur l'actuel canal de France Ô, qui occuperait les espaces vacants du multiplexe. Mis au courant mi-janvier, le CSA se penche également sur la piste «technique» pour installer la chaîne d'information sur le multiplexe de la télévision publique, sans avoir été officiellement saisi. [email protected]