«L'information en continu est une possibilité offerte au public de s'informer quand il le souhaite» Hervé Béroud, directeur de l'information de BFM TV Depuis les attentats commis à Paris vendredi soir, BFM TV et iTélé ont mis en place des éditions spéciales «non-stop» pour couvrir le déroulé des événements. Hier, dès 4h30 début de l'assaut des forces de l'ordre dans les quartiers de Seine Saint-Denis, les chaînes d'infos ont installé en piquet leurs caméras. Au lendemain des attentats, BFM TV a ainsi presque atteint la barre des 10% d'audience en moyenne, devenant la troisième chaîne la plus regardée de France derrière TF1 et France 2. Cependant, la chaîne appartenant au groupe NextRadioTV n'a pas pour autant dépassé son record historique, réalisé le 9 janvier dernier après les attaques de Charlie Hebdo avec 13,3% de parts de marché. Pour ce qui est d'iTélé, la rivale de BFM TV, a battu son record historique en atteignant la sixième place du PAF avec près de 5% de parts de marché en moyenne tout au long de la journée de samedi. Concernant le soir du 13 novembre pendant les attaques, entre 22h et minuit, 2,5 millions de personnes étaient devant BFM TV (14% de pda) et 1 million devant iTélé (5% de pda). Face à cette poussée d'audience, le Conseil supérieur de l'audiovisuel a appelé toutes les rédactions à redoubler de prudence dans le contenu des images diffusées. «Le Conseil supérieur de l'audiovisuel attire très vivement l'attention des rédactions des télévisions et des radios sur la nécessité de ne donner aucune indication susceptible de mettre en cause le bon déroulement des enquêtes en cours dans les circonstances tragiques que vit notre pays», ont écrit les Sages, désireux de ne pas voir se reproduire les dérapages qui avaient eu lieu en janvier dernier lors de la prise d'otages de l'Hyper Casher. À l'époque, six anciens otages avaient porté plainte contre X pour mise en danger de la vie d'autrui après les propos d'un journaliste de BFM TV, Dominique Rizet, qui avait révélé en direct la position des captifs. Désormais, lors d'événements exceptionnels et dramatiques, les chaînes d'information en continu battent tous les records d'audience. À chaque catastrophe, les chaînes d'information en continu dégainent une édition spéciale et restent ainsi plusieurs heures à l'antenne. Au risque, parfois, de tourner à vide quand les informations tardent à sortir. L'accès à l'information est devenu tellement facile, grâce à Internet, qu'il paraît maintenant impensable d'attendre le JT de 20h00 pour être tenu au courant d'un événement particulier. D'où la tentation de se tourner vers ces chaînes d'info en continu qui semblent meubler et occuper l'antenne même quand il n'y a rien à dévoiler. C'est en tout cas le grief qui revient souvent dans la bouche des détracteurs. En proposant un flux d'informations pendant les éditions spéciales, elles satisfont leurs clients: leurs téléspectateurs. [email protected]