7835 ressortissants algériens ont fait l'objet de mesures d'expulsion, de rapatriement, de refoulement et de reconduite à la frontière à partir de l'étranger vers l'Algérie en 2015. Un chiffre en hausse de 9% par rapport à 2014 où il a été enregistré 7180 refoulements. Cette situation interpelle la Ligue algérienne de défense des droits de l'homme qui a qualifié ces expulsions d'abusives. La Laddh, qui suit depuis quelque temps le dossier, met en évidence, dans un communiqué rendu public, hier, le sort peu enviable des expulsés algériens d'Europe et semble responsabiliser les autorités des deux bords de la Méditerranée. En effet, face aux accusations d'exagération dont elle fait l'objet, la Laddh rappelle que les chiffres avancés par la DPJ ne font, en réalité que confirmer ceux qu'elle a annoncés il y a quelques années et qui faisaient état des expulsions de pas moins de 5000 émigrants algériens des pays d'Europe. Un rythme qui semble progresser d'année en année. A ce propos, Houari Kaddour, secrétaire national chargé du dossier auprès de la Ligue algérienne pour la défense des droits de l'homme, explique cette hausse par la crise économique qui sévit dans nombre de pays d'accueil, mais ne dédouane pas les gouvernements, pour autant en posant la problématique au plan de la conscience. Il accuse les dirigeants européens de manquer d'humanité. Cela dit, ces expulsions qui ont concerné près de 8000 compatriotes n'a suscité, pour l'instant, aucune réaction de la part des autorités algériennes, accuse M. Houari, rappelant que l'expulsion d'un trafiquant européen embarqué par les autorités algériennes dans un avion en partance pour l'Europe soulève un bruyant concert d'indignations, dans certains milieux «bien-pensants». Il reste que la Laddh ne veut pas se contenter du simple constat et dénonce le caractère expéditif des reconduites à la frontière, de même que la «connivence» qui semble s'être installée entre les dirigeants des deux rives de la Méditerranée sur le dos des jeunes Algériens. Et la Laddh de s'interroger sur l'absence de coopération effective entre les pays qui se limite à des échanges simplement commerciaux dans un seul sens: Union européenne-Algérie.