Le choix du ministre de la Défense entrave la formation d'un gouvernement d'union nationale en Libye que réclame la communauté internationale inquiète du chaos et de la montée du groupe Etat islamique (EI) dans ce pays. «est l'identité du futur ministre de la Défense qui retarde l'annonce du gouvernement» a indiqué une source du Conseil présidentiel. Ce Conseil, composé de neuf membres de factions rivales libyennes et dirigé par Fayez al-Sarraj, un homme d'affaires qui devrait devenir le futur Premier ministre selon un accord sous l'égide de l'ONU, devait initialement proposer une liste de ministres hier. Mais il a obtenu du Parlement libyen reconnu par la communauté internationale un nouveau délai jusqu'à dimanche alors que les discussions butent sur le portefeuille de la Défense. Un premier gouvernement de 32 ministres avait été rejeté le 25 janvier par le Parlement reconnu par la communauté internationale. Le portefeuille de la Défense a initialement été confié à Al-Mahdi al-Barghathi, un colonel dans les forces armées loyales aux autorités reconnues internationalement. Cependant, Ali al-Gatrani, membre du Conseil présidentiel et proche au général controversé Khalifa Haftar qui s'est imposé comme le commandant des forces des autorités reconnues basées dans l'est du pays, a rejeté ce choix, a indiqué la source au Conseil présidentiel sous couvert d'anonymat. Le colonel Barghathi est perçu comme un rival du général Haftar. «Les membres du conseil tentent depuis des jours de se mettre d'accord sur une personnalité susceptible d'être acceptée par toutes les parties mais n'y sont pas parvenus», a poursuivi la source au sein du Conseil. «La solution pourrait être de maintenir ce poste vacant (...) dans un souci de préserver le consensus», a-t-on précisé de même source. L'émissaire de l'ONU pour la Libye, Martin Kobler, a déclaré hier sur son compte Twitter que le Conseil présidentiel, réuni à Skhirat (Maroc) est «en réunion jour et nuit pour présenter une bonne liste pour le gouvernement d'union». Un gouvernement d'union est vu par la communauté internationale comme un élément clé pour mettre fin au chaos qui règne en Libye.