Ce sont des dizaines de jeunes qui risquent de se retrouver sanc clubs. En 1991, M. El-Hadj Sidhoum, outré par le comportement de certains dirigeants du Mouloudia Baladiat Bouira avec qui il travaillait, claque la porte. C'est au café Merrar qu'il décide, lui et quelques citoyens, de créer le Mouloudia Chaâbia de Bouira. Aujourd'hui, le MCB évolue en régionale 1. Ce club risque, dans les jours à venir, de disparaître. La situation financière à laquelle est confronté le bureau gestionnaire, ne laisse aucune alternative quant à la survie de ce club. Le départ de l' ex-cadre du groupe El-Khalifa et actuel dépositaire de la firme Le Coq sportif, Belaïd Kachad, a engagé le club dans la crise. En arrivant, M.Kechkar Boualem, le nouveau président, élu le 4 septembre 2004, n'a, semble -t-il, selon ses dires, trouvé ni joueurs, ni matériel, ni documents. L'équipe, qui suscitait les convoitises et qui baignait dans les milliards, était retombée sur terre pour être confrontée à la dure réalité. Les joueurs, dont on disait qu'ils percevaient des sommes colossales, sont tous partis ailleurs pour continuer à s'enrichir davantage. Les moyens matériels qui se chiffraient, selon certains, à des dizaines de millions, se seraient évaporés, à l'exception de quelques maillots, shorts et ballons récupérés par l'ex-président de la section, M.Lazazi et remis au nouveau bureau. Devant cette situation, ce dernier a, alors, tenté de colmater les brèches et dans la précipitation, une équipe a été formée pour éviter le forfait général. La difficulté a été double. Les joueurs qui étaient habitués à être grassement payés ont exigé des avances. Le bureau, lui, a opté pour la formation en intégrant plus de 9 juniors, tous issus du club, en catégorie seniors. La population a vu positivement cette nouvelle façon de travailler. Le championnat est engagé. D'emblée, les jeunes prouvent qu'ils sont capables de relever le défi. Ils alignent trois bons résultats avec, à la clé, une victoire à l'extérieur. Les dépenses, prises, entièrement, en charge par le président, s'accumulent et atteignent le million de dinars. Aucune subvention n'est jusque-là consentie. Les joueurs commencent à perdre confiance. Les investisseurs et autres notables sollicités boudent, à l'exception du directeur de l'Edifer, M.Ferrah Mohamed, qui octroie 51.000 DA, de M.Ouchène Hocine qui fait don de 20.000 DA et de l'entreprise Sport Lait qui paye 100 survêtements aux jeunes. L'instabilité s'installe et avec elle les résultats. Le club aligne 7 défaites consécutives et traîne en dernière position avec seulement 6 points. Si l'avenir immédiat du MCB est sérieusement compromis, son passé est sur toutes les langues. Lors de l'assemblée ordinaire du mois de juillet dernier, le président sortant a dressé un bilan financier explicatif des dépenses, lequel bilan équivaut aux sommes allouées par l'APC. La rue, elle, parle de millions de centimes remis aux joueurs tous issus des divisions supérieures. La prise en charge de ces athlètes, souvent en fin de carrière, aurait, dit-on, dépassé, de loin, celle réservée aux sportifs des équipes de l'élite. On parle de joueurs qui se douchaient avec de l'eau minérale ! Si sur le plan sportif, le MCB a accédé en quatre années de la division régionale 3 à l'ex-nationale 3, le bilan est largement positif. Il demeure que ce club n'a eu aucune stratégie quant à l'avenir. De nombreux joueurs talentueux sont restés au portillon une fois arrivés en catégorie seniors. Les responsables de cette équipe ont préféré ramener des vedettes à l'image des Zouani, Zane, Khatir, Moussouni, Zekri, Salhi, Sellou, Zitouni, Kharoubi, Karouf et d'autres noms du football national. Même au niveau des entraîneurs, le MCB verra défiler les Kaci Saïd, Kouici, Ecchouf, Ramdani... Dans cette embellie financière, on assistera à la lancée d'une école de football qui regroupera plus de 200 enfants ; tous bénéficieront d'un équipement complet et d'un ballon. Une année après son lancement, cette école deviendra un souvenir. Tout ce château s'écroulera un certain mois de juillet quand le président décide de se retirer. A sa prise de pouvoir, trois jours avant le début de l'édition 2004/2005, Kechkar Boualem aurait découvert, selon lui, un club sans aucun moyen matériel, sans aucun document administratif, sans aucun joueur de l'ancienne équipe. Dans l'empressement, une liste de jeunes joueurs inexpérimentés est établie. Le nouveau bureau s'attache à structurer le MCB. Le volet administratif est vite réglé avec un agrément, des registres paraphés...au bout du troisième match, le manque financier se fait sentir. La bonne volonté des joueurs ne suffit pas. L'APC siège et octroie 190 millions de centimes dans le cadre du budget supplémentaire. Cet argent ne suffit même pas à payer les dépenses engagées jusque-là. Le club, reparti à zéro, achète les équipements, le matériel pédagogique, assure les joueurs, engage le club auprès de la ligue. Une dette auprès de la ligue régionale, léguée par l'ancien bureau de l'ordre de 171.000 dinars, perturbe les calculs du nouveau bureau. C'est après 7 matchs que les joueurs bénéficient d'une prime de 5.000 DA à l'occasion de l'Aïd El-Fitr. Les organismes publics et privés sont sollicités. Rien, si ce n'est des promesses d'aider qui tardent à venir. Le club ne s'est pas déplacé à Tamanrasset et a déclaré forfait car le voyage coûtait plus de 370.000 DA. L'avenir de ce club est incertain.