L'ex-député, M.Kamel Bouchoucha a pris officiellement les commandes du Rassemblement national démocratique (RND) de Béjaïa en replacement de la député Ikhlef Zina, qui a émis le voeu de se retirer de la responsabilité local du parti, à travers une démission remise au secrétariat national la semaine dernière. Membre du conseil national à trois reprises, militant de la première heure, le nouveau secrétaire de wilaya semble être le choix judicieux sur lequel le secrétaire général du parti, Ahmed Ouyahia mise pour rassembler les forces du parti, dispersées localement sur fond de coups de gueule sporadiques et de crises à répétition. Très au fait des rouages du parti à Béjaïa, Kamel Bouchoucha est perçu comme l'homme en mesure de rétablir la situation organique du parti en prévision des prochaines échéances électorales. «Nous sommes soulagés par la décision que vient de prendre le secrétaire général du parti pour mettre fin à une situation de stagnation qui faisait craindre le pire», a estimé hier Hafid Bouderhame, membre du conseil de wilaya, soutenant que «la nomination de M. Bouchoucha, un enfant du parti, peut constituer un élément de rassemblement et de par son expérience, il est en mesure de réunifier les rangs». Même son de cloche du côté de Brahim Taharbilt, un autre membre du conseil de wilaya qui dit «respecter la décision de la direction nationale», mais non sans affirmer toute sa «disponibilité à travailler en étroite collaboration avec le nouveau secrétaire de wilaya». Chekhi Djazouli, membre du conseil national et membre de l'exécutif de wilaya, salue «la décision du secrétaire général Ahmed Ouyahia» et s'engage «à travailler de pair avec le nouveau secrétaire de wilaya pour ressouder collectivement les rangs du parti et travailler pour l'intérêt de la région». Trois avis qui traduisent parfaitement l'état d'esprit des militants et cadres du parti à Béjaïa et annoncent une nouvelle ère au sein du parti d'Ouyahia à Béjaïa. Un parti qui n'a pas cessé de connaître des remous depuis le départ volontaire du député Omar Alilat. La direction qui lui a succédé a vite buté sur une crise ponctuée par une dissidence des militants de la région de la vallée de la Soummam, le responsable du parti de l'époque Amar Mahdi avait été dénoncé publiquement par une autre partie de militants et cadres. L'ancien secrétaire général a fait face à une fronde du reste des militants. Toutes les réunions de ce parti à Béjaïa se sont singularisées par des accusations à tout vent, illustrant à elles seules la profondeur de la crise qui remonte à la veille du IXe Congrès. Depuis, le climat de la discorde s'est installé pour resurgir à la moindre réunion. Même le déplacement de Chérif Abbas, ex-ministre, accompagné de Nassim Sidi Saïd, tout deux membres de l'instance nationale, a été marqué par un cafouillage, malgré la présence de l'ancien secrétaire de wilaya qui, à la demande de la direction nationale, est venu dans le but d'apaiser les esprits. La nomination de la députée Ikhlef Zina en avril 2015 n'a pas permis le retour à la stabilité. Le désormais ex-secrétaire de wilaya n'a pas su traduire une stabilité dans les rangs du parti. Elle subira vite une contestation interne, finissant par déborder en public.