Aujourd'hui, un peu plus d'une année après l'arrivée de M. Mehdi aux commandes du bureau de wilaya du RND, le bras de fer l'opposant à une base militante frondeuse n'est pas près de s'estomper. Rien ne va plus à la maison RND de Béjaïa. En effet, depuis le départ de l'ex-coordinateur de wilaya, Omar Alilat, et non moins député de la circonscription de Béjaïa, pour des raisons de santé, le parti d'Abdelkader Bensalah se retrouve toujours en situation de crise organique qui s'est amplifiée à la veille du 4e congrès national du RND, tenu en décembre 2013, à Alger. À l'origine de cette crise larvée, qui secoue le parti au niveau régional, la nomination par la direction nationale de l'actuel coordinateur de wilaya, Amar Mehdi, ex-sénateur issu du tiers présidentiel, à la tête du bureau de la wilaya de Béjaïa. Ce dernier, visiblement aguerri de son expérience au sein de la Centrale syndicale (UGTA), n'a rien trouvé de mieux pour s'entourer de gens qui lui sont acquis, que de recruter son gendre, Chikhi Djazouli en l'occurrence, un autre vieux roublard de la politique qui a déjà roulé sa bosse au sein de l'ex-parti unique (FLN), dont il ne se serait jamais détaché à ce jour. Sa désignation à la tête de la commission chargée de la préparation du dernier congrès du parti avait d'ailleurs soulevé un tollé général au sein de la base militante du RND. Ayant les coudées franches grâce surtout à la bénédiction de son beau-père, l'ancien chef de la kasma FLN de Béni Mellikèche (Tazmalt) a pu s'imposer comme seul maître à bord au sein du RND de la wilaya de Béjaïa. Pour preuve, il a réussi à se faire élire comme membre du conseil national du parti, à l'issue du dernier congrès, après avoir, bien sûr, éliminé de la liste des congressistes de la wilaya de Béjaïa un bon nombre de cadres et militants, dont des élus locaux, notamment dans la région de la Vallée de la Soummam. On avait alors assisté à une cascade de démissions collectives des collectifs militants de la région d'Akbou (Chellata, Ighram, Tamokra, Tazmalt..). Aujourd'hui, un peu plus d'une année après l'arrivée de M. Mehdi aux commandes du bureau de wilaya du RND, le bras de fer l'opposant à une base militante frondeuse n'est pas près de s'estomper. Bien au contraire, la guerre entre le coordinateur de wilaya et ses détracteurs reprend de plus belle. Pas plus loin que vendredi passé, lors d'une réunion des cadres du RND, tenue à la petite salle de la maison de la culture Taos-Amrouche de Béjaïa, sous la présidence d'Amar Mehdi, secondé par l'ex-député Kamel Bouchoucha, certains militants, qui n'ont pas froid aux yeux, n'ont pas hésité à s'en prendre ouvertement au premier responsable du bureau de wilaya, en l'accusant d'"avoir pris en otage le RND à Béjaïa". C'est le cas, par exemple, du coordinateur de la commune d'Akbou, Lyès Chettouh, qui a interpellé, séance tenante, M. Mehdi sur les raisons ayant motivé sa décision de procéder à la fermeture des locaux du parti, notamment le siège d'Akbou, en pleine campagne électorale de l'élection présidentielle du 17 avril 2014. Les partisans du RND à Béjaïa reprochent, d'ailleurs, au coordinateur de wilaya d'avoir fait preuve d'une passivité flagrante durant la dernière campagne électorale. Un constat que partage, d'ailleurs, la députée RND de la wilaya de Béjaïa, Mme Ikhlef Zina, qui s'en est prise violemment à Amar Mehdi et son staff, lors de la dernière réunion des coordinateurs de wilaya, tenue au siège national du parti, à Ben Aknoun (Alger), sous la présidence d'Abdelkader Bensalah, secrétaire général du RND. "Le problème du RND à Béjaïa ne se limite pas seulement aux agissements du gendre de M. Mehdi. Je dois dire que la responsabilité de la situation incombe à l'ensemble des membres du conseil national de la région. Je persiste et signe que les responsables du RND à Béjaïa ont fait indirectement une contre-campagne au candidat Abdelaziz Bouteflika, pourtant investi par notre parti", nous a confié, hier, la parlementaire Ikhlef Zina, qui affirme avoir boudé la réunion de vendredi dernier, en raison de l'absence des deux membres de la direction du RND qui devaient la présider. Par ailleurs, on apprend de source proche du RND de Béjaïa qu'une pétition exigeant "le départ immédiat et inconditionnel" du gendre du coordinateur de wilaya circule actuellement dans les différentes structures locales du parti. À noter, enfin, que le chargé de la communication au niveau du bureau de wilaya du RND à Béjaïa, Hafid Boudraham, était aux abonnés absents durant la journée d'hier.