L'Otan chez qui le mode opératoire en Libye est bien ficelé depuis bien longtemps, n'avait pas d'interlocuteur investi d'un semblant de légitimité. L'Oncle Sam nous prépare-t-il une imminente guerre contre Daesh en Libye? Quand il affirme avec certitude qu'une attaque de Daesh aux Etats-Unis est inévitable, il faut croire que la machine de guerre US est déjà lancée. Hier, le directeur de l'Agence centrale américaine de renseignement (CIA), John Brennan, a laissé entendre cette éventualité. Il a déclaré qu'il n'écartait pas d'autres attaques du groupe terroriste Daesh qui viseraient directement les Etats-Unis. Dans une interview diffusée avant-hier soir par CBS, John Brennan a affirmé que le groupe terroriste autoproclamé «Etat islamique» (Daesh/EI) va tenter de mener d'autres attaques sur le sol américain. «Je m'attends à ce qu'ils mobilisent leurs agents secrets, du matériel ou tout autre chose, dont ils ont besoin pour inciter des personnes à perpétuer ces attaques», a-t-il dit. «Je crois que ces tentatives sont inévitables mais je ne pense pas qu'ils réussiront», a-t-il toutefois ajouté. M.Brennan a indiqué que la CIA savait quelques jours avant les attentats de Paris en novembre dernier que Daesh préparait des frappes, mais ne pouvait déterminer avec exactitude les lieux visés par ces attaques. Selon ce responsable, le réseau terroriste qui a perpétué ces attentats a su tirer parti des nouveaux moyens de communication cryptés qui sont inaccessibles pour les agences de renseignement. M. Brennan a indiqué que ses services avaient réussi à prévenir plusieurs attaques terroristes, en aidant à démanteler des réseaux terroristes en Europe. Depuis l'attentat de San Bernardino en Californie, l'administration Obama tente de rassurer une Amérique très inquiète de la montée des menaces du terrorisme. Mais le président américain peine à convaincre du bien-fondé de sa stratégie de lutte contre Daesh qui a revendiqué ces derniers mois plusieurs attentats terroristes à travers le monde. Sans renoncer à sa stratégie, critiquée notamment par le camp républicain, Obama a affirmé qu'il ne se laisserait pas entraîner dans une longue et coûteuse guerre au sol en Irak et en Syrie. A la veille d'une seconde guerre en Libye en l'espace de cinq ans, il fallait bien préparer l'opinion américaine et la CIA échafaude sa mise en scène. On a toujours à l'esprit comment la même agence de renseignement a berné la presse américaine et l'opinion mondiale en fournissant de faux rapports sur l'existence d'armes de destruction massive en Irak, ce qui a justifié l'invasion de ce pays, la pendaison de son président Saddam Hussein et engendré le chaos total sans trouver la moindre trace d'armes de destruction massive. On assiste à la diffusion du même scénario de la peur mais en une autre version. Un scénario vient appuyer le forcing de la formation d'un gouvernement libyen. L'insistance des pays occidentaux poussant les Libyens à former un gouvernement d'union nationale a pour seul objectif d'avoir un interlocuteur sur qui s'appuyer pour livrer les armes. Jusque-là, l'Otan chez qui le mode opératoire en Libye est bien ficelé depuis bien longtemps, n'avait pas d'interlocuteur investi d'un semblant de légitimité avec qui exécuter le plan d'intervention au sol. C'est presque acquis et la CIA met sa propagande en action.