La cité rurale, située au coeur de la ville côtière de Tigzirt, est considérée comme le souffre-douleur de la coquette ville. Cette cité, qui date de l'ère coloniale, se trouve dans un état de délabrement avancé, voire même de désolation. Une simple virée renseignera le visiteur sur la situation plus que dramatique que vivent les habitants. Le tableau n'est pas reluisant. L'abandon est criant et les autorités locales ne s'intéressent guère à cette situation. En plus du délabrement avancé des habitations qui menacent ruine, les germes d'une catastrophe humaine et sanitaire sont là suspendus, telle l'épée de Damoclès, sur la tête des habitants. En effet, les travaux de réfection de la conduite AEP et celle de l'évacuation des eaux usées ont donné lieu à une situation déplorable. Toute la terre qui a été retournée est laissée telle quelle. A la moindre averse, toute la cité se transforme en véritable bourbier. On patauge dans la boue à telle enseigne que l'accès à certaines habitations devient un réel périple. Ce visage désolant n'est rien devant l'amoncellement des détritus et autres ordures ménagères déposés çà et là jusqu'à constituer une immense décharge. Les services concernés de l'APC n'ont d'yeux que pour les autres quartiers de la ville. Pis encore, les conduites d'eaux usées qui passent juste à côté de celles des AEP éclatent de temps à autre, causant ainsi un risque d'infiltration qui peut être fatal. Le risque des MTH est grand et des mesures urgentes doivent être prises. Face à cette situation, les habitants ne voient qu'une seule et unique solution: «procéder à la démolition de toutes les habitations». Pour ce faire, ils attendent avec impatience l'attribution ou l'affectation de l'enveloppe financière débloquée par le ministère de l'Aménagement du territoire, au lendemain des inondations du 10 novembre 2002, dans le cadre de l'éradication de l'habitat précaire. Lassés d'attendre, les bénéficiaires ne savent plus à quelle porte frapper. Ni les différentes actions menées ni les paquets de correspondances adressées au wali de Tizi Ouzou, et encore moins la saisine du ministère n'ont pu débloquer la situation. Ces lenteurs incombent aux autorités locales qui semblent bloquer l'attribution. On se souvient d'ailleurs du triste épisode du changement de la liste des bénéficiaires qui était pourtant «grevée d'affectation» et qui a soulevé un tollé général. L'angoisse de ces laissés-pour-compte grandit de jour en jour et l'habitat précaire a encore de beaux jours devant lui.