Le secrétaire général du Haut Commissariat à l'amazighité (HCA), Si El Hachemi Assad, a estimé hier à Oran que les langues, dont le tamazight, constituent les instruments les plus puissants pour préserver et développer le patrimoine matériel et immatériel du pays. Intervenant à l'ouverture d'une journée d'étude sur les «procédés de classement et de valorisation de la fête de Yennayer», organisée par le Centre de recherche en anthropologie sociale et culturelle (Crasc), il a souligné que tout ce qui est fait pour promouvoir la diffusion des langues maternelles sert «non seulement à encourager la diversité linguistique et l'éducation multilingue, mais aussi à sensibiliser davantage aux traditions linguistiques et culturelles du monde entier et à inspirer une solidarité fondée sur la compréhension, la tolérance et le dialogue». Si El Hachemi Assad a ajouté que cette journée d'étude coïncide avec la célébration du premier anniversaire de la signature du protocole liant le HCA avec le ministère de l'Education nationale, soulignant que la présence de la ministre du secteur à cette journée d'étude est «un signal fort de l'engagement du gouvernement à renforcer la passerelle entre nos deux institutions et sur une feuille de route consensuelle pour la généralisation de tamazight à travers le territoire national». Concernant le classement de la fête de Yennayer, il a indiqué que celui-ci est lié à une procédure technique réglementée et que le HCA opte pour une concertation étendue et sereine avec les instances habilitées. «Si le HCA a le mérite d'avoir propulsé ce concept, nous laissons aux bons soins de nos partenaires les échéances et l'opportunité», a-t-il souligné. Le SG du HCA a indiqué que cette journée d'étude verra la signature d'une convention de partenariat avec le Crasc dont le premier geste sera la coédition des actes de cette journée d'étude avec la version amazighe pour traduire la nouvelle donne constitutionnelle, notamment l'article 3 bis instituant le tamazight comme langue nationale et officielle et l'article 38 bis soulignant que le droit à la culture est garanti au citoyen et que l'Etat protège le patrimoine culturel national matériel et immatériel et oeuvre à sa sauvegarde. Dans une brochure diffusée à l'occasion, le HCA souligne que Yennayer est «vraisemblablement la fête la plus ancienne de l'humanité encore célébrée au XXIe siècle». «Il est avec la nawrouz perse une célébration de la communion de l'homme et de la nature», a-t-il signalé, relevant que Yennayer connaît un regain d'intérêt depuis la fin du siècle dernier à ce jour.